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Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006

Pour la paix, comprendre l'impérialisme

Ce qui se passe au Pakistan doit attirer l'attention de tous les peuples et de tous les démocrates. La stratégie de l'administration des Etats-Unis fondée sur la guerre et l'encerclement de la Russie, en particulier de domination des peuples dont les pays sont producteurs de pétrole et de ressources énergétiques, sous prétexte de lutte anti-terroriste peut déboucher sur un conflit général. La Russie qui ne dispose pas de la technologie militaire américaine pourrait être tentée d'utiliser des armes nucléaires tactiques si les Etats-Unis étendaient leur influence militaire tout autour de son territoire, d'autant que la Russie est aussi intéressée par les ressources énergétiques de ses voisins. Ce qui se passe en Géorgie est la démonstration de cette volonté déstabilisatrice des Etats-Unis qui appuient les nationalismes réactionnaires car ils ont besoin de diviser les nations dans la guerre économique qui les mettent en concurrence avec les autres puissances capitalistes du monde et notamment avec la montée en puissance de la Chine dont la surproduction pourrait créer une crise mondiale telle que le salut des capitalistes seraient de détruire hommes et marchandises par une guerre de grande ampleur. Toutefois le fait que Bush lâche Musharraf, son ami dictateur pakistanais, montre les difficultés de l'ímpérialisme à soumettre les peuples. La France en Afghanistan ne fait que s'aligner sur les désirs des impérialistes américains mais elle risque de le payer très cher humainement et diplomatiquement en s'éloignant de beaucoup de nations dans le monde avec qui au contraire, elle devrait coopérer. Je publie ci-dessous un article paru sur le site de Bellaciao.

La chute d’un dictateur

Pervez Musharraf vient de jeter l’éponge. Le dictateur pakistanais, fidèle soutien des Etats-Unis dans la région (on le surnomme d’ailleurs dans le pays Busharraf), a préféré démissionner que de subir la procédure humiliante engagée contre lui par la coalition au pouvoir : le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) et la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz ((PML-N).

L’acte d’accusation n’a pas été rendu public. Mais, son règne qui a débuté par un coup d’Etat en 1999, est jalonné de violations graves non seulement de la constitution mais aussi et surtout des droits de l’homme : « Les arrestations et détentions arbitraires, les disparitions forcées ainsi que la torture et les mauvais traitements, qui s’accompagnent d’une violence politique généralisée…» (1), proclamation de l’état de siège en novembre 2007, limogeage des dizaines de magistrats de la Cour suprême, arrestation de milliers de militants des droits de l’homme, lourds soupçons sur son implication dans l’assassinat de Benazir Bhutto... Et tout cela avec la bénédiction de Washington !

Car les intérêts des américains dans la région dépassent leur discours sur les droits humains, la démocratie et la liberté. Le soutien des dictateurs par les Etats-Unis à travers le monde est une constante dans leur histoire. Citons, entre autres, le chilien Pinochet, le zaïrois Mobutu, l’égyptien Moubarak, l’argentin Videla, le brésilien Artur da Costa e Silva (1967-1969) etc. etc.

Au Pakistan comme ailleurs, leurs amis comme leurs ennemis ne sont jamais permanents. Seuls leurs intérêts (ceux de la bourgeoisie américaine) sont permanents.

Les Etats-Unis ont toujours contesté au Pakistan (comme ils la contestent aujourd’hui à l’Iran) son indépendance nucléaire. Le gouvernement d’Ali Bhutto, le père de Benazir, fut renversé en 1977 par un coup d’Etat militaire mené par le général Zia et soutenu par Washington (2). Ali Bhutto fut pendu en 1979 pour s’être opposé courageusement à la main mise américaine sur son pays. Le Pakistan occupe une position stratégique dans ce que les américains appellent la « lutte contre le terrorisme ».

Dans l’Afghanistan voisin la guerre fait rage entre les forces de l’OTAN dirigées par les Etats-Unis et les Talibans soutenus, entre autres, par les tribus pakistanaises des zones frontalières. Dix soldats français (très jeunes pour la plupart) viennent d’y perdre leur vie, sans oublier les nombreux blessés s’ajoutant ainsi à d’autres morts et à d’autres blessés. Des femmes et des enfants afghans sont souvent massacrés par les troupes de la coalition menées par les américains. Le dernier massacre date du vendredi 22 août 2008 où 76 civils en majorité des femmes et des enfants sont morts dans un bombardement des forces alliées (3). C’est cela aussi « la lutte contre le terrorisme » dont John McCain et Barack Obama ne cessent de répéter que l’Afghanistan est le centre.

Le Pakistan a été utilisé dés le début comme « un préservatif pour mieux pénétrer l’Afghanistan » selon l’expression d’un haut militaire pakistanais. Musharraf, en tant qu’exécutant de Washington, a échoué dans sa guerre contre les « talibans pakistanais » des zones tribales. Les américains ont pris directement le relais, mais toujours sans succès. La défaite de Musharraf contre ces tribus n’est peut être pas étrangère à sa démission et son « lâchage » par l’administration Bush.

Soutenir les dictateurs à travers le monde (au profit des grandes familles bourgeoises), s’en débarrasser lorsqu’ils deviennent inutiles au prix de milliers de morts et de souffrances insupportables, voilà l’un des visages de cette Amérique libérale qui se proclame toujours championne des droits de l’homme et porteuse éternelle de civilisation.

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