POUR UNE VOIE DÉMOCRATIQUE DE LUTTES

UNE VOIE DE LA DÉMOCRATIE DE LUTTES

Mais quel est donc cet entêtement qui est celui de réitérer ce qui se fait depuis 50 ans et qui a échoué : l’union électorale de partis politiques autour d’un programme électoral décidé par des états-majors ? 

N’y a-t-il pas à développer une construction qui travaille en profondeur la capacité du prolétariat à s’organiser pour élaborer sa propre stratégie face à une stratégie du capital qui a su neutraliser et affaiblir le mouvement révolutionnaire durant les 50 dernières années ? Avec une grande bourgeoisie qui a réussi à  piéger la gauche dans une pratique qui l’a coupée des préoccupations  populaires  et de la question incontournable  d’un mode de production alternatif et d’une démocratie qui permette la direction du pays par les travailleurs eux-mêmes et non par une caste de petits bourgeois de gauche issus d’appareils qui ont failli ? 

La faiblesse théorique de la gauche sur l’analyse de la transformation du capitalisme, son rejet des analyses léninistes de l’impérialisme, de celles de Clouscard de la société française, son mépris des travaux de Mao-Zedong et autres marxistes de Chine et d’Inde qui ont su anticiper  les transformations du capitalisme et les stratégies de l’impérialisme, l’europeo-centrisme culturel hérité du colonialisme permanent, tout cela nous donne une gauche complètement démunie face aux enjeux internationaux et alignée sur les thèses de l’impérialisme. 

La lutte des classes a horreur du vide et le prolétariat reconstruira par ses combats un mouvement communiste en France qui ne mettra pas les élections comme l’alpha et l’oméga de la démocratie,  comme son unique préoccupation mais bien la capacité du prolétariat de se doter d’une stratégie favorable au socialisme comme issue à la crise. Car il n’y aura pas de socialisme sans un prolétariat culturellement, ideologiquement préparé à le construire. 

Les timides mais réelles avancées faites par le PCF lors de ses deux derniers congrès pourraient se concrétiser par la création de cellules communistes qui, il faut le souhaiter, bousculeront bien des habitudes et reconnecteront le PCF avec des millions de gens qui ne veulent plus voter et qui attendent d’être entendus et pris en considération. Ces cellules communistes sont dans le contexte actuel notre seul espoir de reconnection entre théorie et pratique loin de l’idée qu’il s’agirait d’avoir des leaders communistes médiatiques pour transformer la société. 

C’est en étant des militants marxistes  dans le peuple au plus près de sa vie, de ses souffrances et de ses aspirations, comme des poissons dans l’eau, que les communistes pourront être les artisans de l’indispensable révolution socialiste dont notre pays a besoin. 

Photo : à l’occasion du festival de Cannes, rendons hommage à l’intellectuel et artiste italien Pier Paolo Pasolini qui se mêlait au prolétariat et avait compris le lien à consolider en permanence  entre la pensée de Marx et les travailleurs, en refusant le libéralisme destructeur de la culture populaire et son effroyable uniformisation et embrigadement idéologique.