Lorsqu'en décembre dernier, les militants du PCF de Creil ont décidé de présenter une liste aux municipales, je savais que leur décision allait provoquer une surprise
parmi certains responsables du Parti socialiste et de leurs amis qui escomptaient un ralliement des communistes creillois à la liste de Jean-Claude Villemain.
Nous avons expliqué depuis les très bonnes raisons qui ont conduit les communistes à offrir aux Creillois une liste de gauche nommée "La Gauche !" et cela bien au-delà d'une vision politicienne
puisque notre démarche s'appuie sur une réflexion de fond qui vise à donner aux citoyens les moyens de régler le problème que quelques responsables socialistes ont provoqué par leur division et
leurs luttes intestines.
Par conséquent, je ne reviens pas ici sur ces raisons qui sont expliquées dans le journal que nous remettons directement à nos concitoyens lors de nos rencontres au porte à porte, sur
les marchés ou nos meetings de rue, depuis la fin décembre
En politique les divisions ne sont jamais dues uniquement à des problèmes de personnes : ceux-ci sont la pointe émergée de l'iceberg. La division du parti socialiste, la désunion de la
majorité municipale a ses raisons profondes qu'il faut chercher dans la faiblesse d'analyse sérieuse et critique des responsables de ce parti sur la situation que vivent le monde,
notre pays, notre commune. Des raisons qu'il faut également chercher dans les conceptions et les pratiques qu'ils ont de la politique qui ressemblent à s'y méprendre à celles de l'ensemble de
l'appareil politico-médiatique qui dirige l'Etat et qui en pénètre toutes les strates.
Il suffit pour s'en convaincre d'essayer de discuter des connaissances théoriques de cette poignée de responsables pour s'apercevoir qu'ils n'ont pas les outils pour appréhender le sujet
qui nous concerne : la place et l'avenir des communes et singulièrement de la commune de Creil dans la mondialisation en cours. Ils ressassent de vieux dogmes comme celui que l'industrie ce
serait fini, et qu'il faut donc s'adapter à la concurrence libérale afin d'essayer de tirer les marrons du feux du chaudron capitaliste. Il est certain qu'une telle conception ne va pas
enthousiasmer les travailleurs et qu'elle est même un enterrement de première classe des grands idéaux de la gauche.
En fait la crise que connaissent ces gens et qu'ils viennent de consacrer aux yeux de la population c'est celle qui traverse toute la gauche actuelle qui arrive à la fin d'un cycle : celui
d'une gauche s'appuyant sur un mélange de vieilles références au mouvement ouvrier et démocratique mais façon image d'Epinal qu'on ressortait de temps à autre pour attirer le chaland
et d'un "modernisme" à la mode qui n'a été qu'une succession de renoncements au combat anti-capitaliste et d'adhésion progressive au libéralisme dominant.
A force de renoncer, il n'est pas étonnant que soient abandonnées toutes les références théoriques qui donnaient encore à la gauche une substance pour l'action. Il n'est pas étonnant que ceux qui
ont dirigé Creil ces dernières années se soient enfermés dans des schémas politiciens, des combinaisons et des calculs d'apothicaires qui les poussent à procéder à des exclusions au sein même de
leur propre parti. Complètement enfermés dans des stratégies de couloir à cent lieues des préoccupations populaires, ces quelques dirigeants dissertent sur le destin de la Communauté
d'agglomération avec des plans sur le partage des rôles des uns et des autres.Car on ne cesse de nous le répéter, l'actuel maire de Creil continuerait demain de présider aux destinées de
notre Communauté d'agglomération alors même que les citoyens ne se sont pas encore prononcés sur les équipes qui éliront leurs maires dans chacune de nos villes.
Décidément le pauvre vernis qui pouvait encore faiblement faire briller cette gauche sans projet réel de transformation sociale commence à se craqueler sous la lente mais
sûre poussée de la vérité. Il est symptomatique de voir l'ancien chef de cabinet du premier responsable local des socialistes rejoindre aujourd'hui le Modem. Dans la lignée de tous ces dirigeants
du PS qui vont à la soupe Sarkozienne, nous avons aussi à Creil ces transfuges qui écoeurés par les pratiques auxquels ils ont eux-mêmes participé essaient de se faire une virginité
politique en rejoignant le parti de Bayrou qui, faut-il le rappeler, est le défenseur zélé et inconditionnel du capitalisme et de la droite qui se masque sous le
qualificatif de "centre".
On comprend ainsi que toutes cette mélasse politique n'a rien à voir avec un véritable avenir pour notre commune et notre agglomération et encore moins avec un avenir pour la gauche. Je ne
cesse de le dire dans cette campagne, au contact des citoyens que je rencontre : les vrais acteurs de notre avenir, ce sont eux. La gauche elle est là, dans cette espérance des Creillois et de
Creilloises que ceux qui vont être élus vont enfin les aider à surmonter les difficultés que leur impose le capitalisme au quotidien. Parce qu'il faut appeler un chat un chat. Sarkozy nous
prépare la destruction de deux siècles de progrès en se faisant le complice de la barbarie capitaliste inédite en cours et dont notre ville subira les terribles
conséquences si nous n'organisons pas tous ensemble la résistance. Nos concitoyens n'attendent pas des miracles, ils attendent seulement de la proximité, de la considération et de l'écoute,
et surtout des actes qui les associent à l'élaboration des politiques publiques et aux décisions, ils attendent que cessent les petits jeux politiciens et les invectives et que s'unissent les
bonnes volontés et les compétences pour faire émerger de notre ville les talents et les projets qui lui seront nécessaires. Alors nous pourrons réinventer la gauche, celle qui se donne l'
objectif de transformer la société, à commencer par notre propre commune qui en a tant besoin !