Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
15 Janvier 2011
Hôpital de Creil : les urgentisites en grève
Dans un tract édité par la CGT, le personnel des urgences de l'hôpital public Laennec de Creil dénonce :
"des conditions de travail inacceptables, entraînant une réelle souffrance au travail pour l’ensemble du personnel, une insécurité dans la pratique professionnelle de chacun, une altération de la qualité des soins aux patients."
Les personnels mettent en cause notamment un manque chronique d’effectifs médicaux, infirmiers, aides soignantes au sein des Urgences.
Ils appellent à un rassemblement le 19 janvier à 18h devant l'hôpital.
On ne peut que comprendre l'exaspération et la colère des urgentistes et des patients. L'hôpital public est dans le collimateur du pouvoir dont les pressions ne cessent pour que la population, les élus acceptent la pénurie qu'il organise au profit de la privatisation des soins et du marché capitaliste de la santé. Tant que les choix politiques seront en faveur du capitalisme, c'est à dire en faveur de l'accumulation de l'argent pour la rentabilité du capital, que ces choix soient décidés par des partis de droite ou de gauche, il n' y aura pas de perspective pour le développement de la sécurité sociale pour tous, pour des hôpitaux qui disposent des moyens humains et matériels afin d' être des lieux de vie, d'accueil, de soins où chaque individu soit la priorité.
La question politique est donc posée : pour combattre le capitalisme, l'auto-organisation des travailleurs à l'entreprise et dans la cité est la condition pour ouvrir des perspectives, l'occupation des lieux de travail et la préparation de la grève générale construite démocratiquement pour porter atteinte aux décisions capitalistes partout où elles sont prises. Ce ne sont pas des organisations qui n'ont comme objectif que de s'inscrire dans le système électoral et qui passent leur temps à polémiquer entre elles dans le but d'obtenir des voix qui seront utiles à ce combat. Ces organisations ont prouvé leur inefficacité. C'est aux travailleurs eux-mêmes de décider à chaque fois de leurs luttes en liaison permanente avec les habitants. Les salariés ont besoin de tirer les leçons des échecs répétés du mouvement social de ces dernières années face à une domination de plus en plus féroce et destructrice des forces capitalistes. Les combinaisons entre partis, les directives de directions syndicales qui n'ont que faire de la base, le corporatisme, les divisions de toute nature, la bureaucratie de la plupart des organisations se réclamant du mouvement ouvrier,l'abandon de la lutte de classes privilégiant les compromissions avec les orientations et décisions des capitalistes pour obtenir des postes, tout cela participe au refus de l'autonomie indispensable que doivent se donner les travailleurs pour réussir. Il faut donc rompre avec toutes ces pratiques. Lors des dernières grèves et manifestations de l'automne, des travailleurs de tous les secteurs ont entamé cette réflexion : c'est un début prometteur car dans les prochains mois l'agression du pouvoir sera telle qu'on aura besoin d'une élévation qualitative de l'action du mouvement populaire afin qu'il grandisse et qu'il s'émancipe de vieilles pratiques qui le conduisent à chaque fois dans l'impasse.
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