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Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006

Soral ou l'imposture lepéniste

Alain Soral, essayiste qui se réclama du communisme pendant un temps, puis qui tenta d'accréditer la thèse de la conjonction possible entre le marxisme et l'extrême-droite, vient de rejoindre le Front national, en qualité de conseiller de Jean-Marie  Le Pen. Il a déclaré :

"Je n’ai pas renoncé au marxisme. Avec le Front national, il y a une convergence historique sur l’idée de Nation. En fait, je suis un national-républicain de gauche qui a rejoint les nationaux-républicains de droite"..."Je travaille avec Jean-Marie Le Pen et Marine depuis plus d’un an. Il aurait été lâche de ne pas saisir la main tendue"..."Je suis conseiller technique. Je produis des idées, du concept auprès de Marine et du Président : affaires sociales et banlieue"

Cet homme qui dit ne pas renoncer au marxisme et qui rejoint Le Pen est un représentant typique de l’ imposture lepéniste. C’est une vieille ficelle de la démagogie fasciste que de brouiller les repères de classe en utilisant la souffrance des gens ou des éléments historiques plus ou moins connus et conscientisés par les couches populaires. Profitant du recul de la conscience de classe, il tente d’utiliser des références à des valeurs progressistes pour les assimiler à leur pire ennemi : le fascisme ! Son boulot : apporter un crédit pseudo- théorique à l’extrême-droite. Cette opération participe à la campagne visant à donner au tortionnaire et homme du détail, la respectabilité qui lui manque.

Mais les filles et les fils du peuple doivent savoir que Le Pen est un défenseur du système capitaliste dont il est le représentant de la partie la plus autoritaire et la plus anti-démocratique. De par sa fortune, sa pensée et ses actes, ce milliardaire défend ses intérêts de classe et ses pires ennemis sont les gens du peuple qui ont choisi le combat anti-capitaliste.

Non M. Soral, contrairement à ce que vous déclarez, Le Pen n’est pas l’alternative au bipartisme, il en est le pire produit. Le libéralisme ou le social-libéralisme en approfondissant les causes de la crise, favorisent la désespérance et les idéologies de recours à l’homme providentiel. Le danger d’extrême-droite est bien réel et le meilleur moyen de le combattre est de développer la démocratie participative, de construire une gauche anti-libérale de transformation sociale qui soit l’oeuvre des milieux populaires et de tous ceux qui ont intérêt à s’émanciper du capitalisme.

Le critère de la pratique ne doit jamais être mis de côté. Les marxistes savent très bien qu’il s’agit de faire vivre le lien dialectique entre théorie et pratique pour non seulement interpréter le monde mais surtout pour le transformer. Or le Lepénisme est dans la pratique une idéologie qui encourage les divisions au sein de la classe des exploités notamment par le racisme, l’anti-sémitisme (qu’il confond volontairement avec l’anti-sionisme comme le font certains dirigeants arabes ou les sionistes eux-mêmes, là aussi les uns et les autres brouillent les repères de classe pour leurs propres intérêts de domination ), l’homophobie, l’anti-féminisme et l’anti-communisme (d’ailleurs il assimile le communisme au stalinisme , mais il n’est pas le seul.)

Le vrai combat révolutionnaire ce n’est pas de susciter la haine et la division. C’est tout au contraire faire vivre le pluralisme des idées, leur confrontation, le partage des expériences sociales, les solidarités sans aucune exclusive. Le vrai travail de transformation c’est encourager la coopération, c’est travailler à la rencontre des gens afin qu’ils tissent des liens sociaux et politiques qui vont au delà même de leur propre condition en prenant conscience que celle-ci est une part de la condition universelle de tous les exploités sur cette planète. C’est agir au quotidien pour que chacun d’entre nous participe à la constitution politique de la classe porteuse d’avenir, capable d’anticiper et de prévenir les malheurs du monde, la classe des exploités qui en devenant créatrice de démocratie s’émancipera un peu plus chaque jour.

M. Soral tient des propos condescendant à l’égard de la jeunesse, pour ne pas dire méprisant, il emploie des termes vulgaires pensant faire peuple mais ce qui sort de sa bouche pue la haine. Je n’aimerais pas être dans sa peau avec tant de rancoeurs et de mépris.

Ni flatterie, ni mépris, ni haine, ni violence, mais appel à la réflexion et à la connaissance, à la critique et à l’action démocratique, à la solidarité humaine ici et dans le monde en toute circonstance, à la lutte organisée et décidée démocratiquement, voilà les armes non-violentes des révolutionnaires. La révolution de Soral c’est le contraire, c’est la démagogie et le populisme institutionnalisés et bénis par le chef dont le fond de commerce sont les idées les plus réactionnaires de la bourgeoisie qui espèrent prendre racine et crôitre dans la misère sociale imposée par le capitalisme.

Penser à notre époque qu’il faut un chef, ou un guide pour le peuple c’est bien le contraire du mouvement démocratique et émancipateur que la gauche anti-libérale et le communisme doivent promouvoir.

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