Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
8 Mars 2007
Ségolène Royal a accordé une interview au journal Le Monde daté d’aujourd’hui pour décrire ses "cent premiers jours à l’Elysée".
Comme dans son discours-programme de Villepinte, elle y énumère des objectifs très en deçà des urgences sociales et démocratiques et ne se donne aucun moyen d’une politique de changement réel : La question cruciale de l’argent (fiscalité, financement de la protection sociale, crédit) réduite à un "redéploiement" des 65 milliards d’€ d’aides aux entreprises !
Ce qu’elle appelle la "réforme institutionnelle" évacuant toute mesure luttant contre le présidentialisme – les seules indications sur ce point tenant au "protocole" et à "l’allure"... Une action européenne de la France cherchant de fait à sauver la Constitution libérale rejetée par les Français en "revoyant" sa seule troisième partie.
Mais surtout, peut-être davantage encore que ces propositions, ce sont leurs attendus qui ne laissent pas d’inquiéter. Pour démontrer la « nouveauté » de son « pacte présidentiel », Ségolène Royal invoque en effet pêle-mêle « la réconciliation des Français avec l’entreprise », « le sens des compromis sociaux », la sortie « des logiques d’affrontement », « le rappel des devoirs »… Et elle indique d’ores et déjà que ce sont les partisans de ce pacte présidentiel qui « auront vocation à rejoindre le gouvernement et la majorité présidentielle », qu’elle souhaite « la plus large possible ». La gauche (à aucun moment ne serait-ce qu’évoquée), son rassemblement indispensable, ses valeurs, son combat transformateur ont ainsi disparu au profit d’un discours « centriste » et bien-pensant à faire pâlir François Bayrou de jalousie.
Que cherche Ségolène Royal ? À décourager davantage encore les millions de femmes et d’hommes qui ont un besoin impératif de changement dans leur vie ? À brouiller encore plus les repères entre la droite et la gauche ?
Cette voie ne peut mener qu’à l’échec. Au sien et à celui de la gauche.
Il est grand temps que la gauche se ressaisisse. Qu’elle ait le courage de porter les exigences populaires dans cette élection. Qu’elle ouvre l’espoir d’un vrai changement. C’est tout le sens de l’engagement de Marie-George Buffet.
Parti communiste français
Sources :
Voir le profil de Jean-Paul Legrand sur le portail Overblog