Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
13 Octobre 2007
Creil a besoin de son commerce de proximité !
Je suis déjà intervenu sur ce blog pour dire combien il était important de défendre le petit commerce et l'artisanat. Tout simplement parce que le commerce de proximité établit une relation
humaine qui n'existe plus ou presque pas dans les grandes surfaces. La grande distribution capitaliste est directement liée aux intérêts de la finance internationale, en cassant les prix
sur certains produits, elle rattrape ses marges sur le reste et réalise d'énormes profits sans pour autant améliorer les conditions de travail de ses salariés, ni créer tous les emplois qui
seraient nécessaires. Son seul souci est l'argent, comment essayer d'en gagner toujours plus en vendant des choses dont on pourrait se passer pour beaucoup d'entre elles et qui sont hélas
très souvent produites dans des conditions d'exploitation des travailleurs du monde qui sont inacceptables.En utilisant les méthodes marketing qui fichent les gens et les contrôlent sur leurs
habitudes de consommation (carte électroniques de fidélité, cartes de crédits, etc...) Des choses produites sans respect des hommes, ni de la nature. En France, la grande distribution existe
et fait partie de la vie quotidienne des gens, il ne s'agit pas d'être passéiste et de la condamner mais nous devons exiger des capitalistes qui en profitent de payer
les salariés du commerce au prix de leur travail, qu'ils puissent avoir leur mot à dire, qu'ils soient correctement rémunérés et ne subissent pas le chantage des heures
supplémentaires comme obligation pour essayer d'améliorer chichement le revenu de chacun.
Les petits commerçants et artisans quant à eux ne doivent pas se décourager face au phénomène de la grande distribution, ils ont tout intérêt à s'organiser. Se plaindre tout
seul dans son coin ne fera jamais avancer d'un iota les revendications. Le problème c'est que souvent l'individualisme l'emporte sur l'action collective. Il n'est pas juste non
plus de reporter toutes les causes des difficultés sur la municipalité.
Alors que faire ? Pour Creil on ne peut que souhaiter que l'association des commerçants soit plus forte, plus dynamique et plus unie. Le passé a laissé de mauvais souvenirs, des polémiques
stériles, qui n'ont pas permis à l'ensemble des commerçants de faire progresser leur cause. Les prochains mois avec le débat des municipales, la question du commerce local ne doit pas être
reléguée aux oubliettes. Oui, il faut des commerçants et artisans qui se regroupent et se défendent. Pourquoi ? Parce qu'ils doivent se faire entendre auprès des autorités, auprès de la
municipalité, du Conseil régional, des chambres consulaires, mais aussi auprès des banques afin que ces dernières aident à l'insatallation de jeunes entrepreneurs et débloquent des crédits
favorisant l'activité économique, et ce à des taux intéressants ! Hélas la financiarisation capitaliste démontre de plus en plus l'adage "on ne prête qu'aux riches". Raison de plus
pour ne pas laisser faire. Il faut que la municipalité réagisse et intervienne avec les commerçants auprès des banques et organismes financiers ainsi qu'auprès des divers fonds prévus pour le
commerce et l'artisanat. Il faut se bousculer et être beaucoup plus dynamique sur ce terrain là !
La municipalité qui sera élue en mars 2008, devra parler franchement aux artisans et commerçants : "c'est tous ensemble qu'on s'en sortira, organisez vous, unissez vos talents et vos expériences,
car les habitants vous apprécient et cela c'est une chance qu'il faut savoir saisir. En retour la municipalité devra aider l'association, notamment en lançant des initiatives de promotion
de notre commerce local en y associant la population, les associaitions, nos commerçants et artisans. Mais aussi en consacrant du temps à des rencontres sur une véritable réflexion avec nos
concitoyens sur l'équilibre entre les zones commerciales périphériques et le commerce de proximité. La zone Cora est devenue un géant où le côté humain et la relation sociale sont totalement
exclus ! C'est le rôle d'une municipalité de limiter ce genre d'abus. La ville ne doit pas être obnubilée seulement par l'appât du gain que procure la taxe professionnelle, elle doit avoir une
politique réfléchie du développement urbain !
Enfin un des aspects et non des moindres est celui du pouvoir d'achat des gens ! Une revalorisation générale des salaires et des pensions est urgente. Or le gouvernement ne parle que d'heures
supplémentaires, alors que les gens sont au bout du rouleau, exploités, sous pression, crevés par des heures de travail et de transports ! Le capitalisme à fond c'est cela la politique de Sarkozy
!
Je veux rendre hommage à nos commerçants de proximité. Je vous présente ci-dessus sur les photos, ma coiffeuse, Mme Boukhalfa et son assistante, au salon de la place St Médard et son voisin, Alex
Massas qui vend des scooters et qui est vice-président de l'associaition des commerçants de Creil.
Des commerçants sympas qui prennent le temps de vous parler, qui ont le souci du client et qui sont attachés à la vie de notre cité.
Commentaire
Je publie ci-dessous un commentaire de cet article que j'ai reçu le 18 octobre. J'en remercie son auteur qui apporte des éléments très intéressants à la réflexion.
J’estime que la municipalité a sa part de responsabilité sur les difficultés que rencontrent les commerçants du centre de ville de CREIL. Elle manqué de volontarisme et d’ambition pour pérenniser
l’activité commerciale du centre ville.
D’autres communes, comme la ville de MONTATAIRE ont su faire preuve, d’intelligence de pragmatisme et de réalisme pour sauver le petit commerce du centre ville. L’exemple du restaurant place de
la mairie qui avait été acheté à l’amiable pour ensuite installer un couple de gérant, moyennant un loyer, témoigne de la volonté et de l’engagement politique d’une municipalité d’essayer
de maitriser l’environnement économique de sa ville. Comme quoi quand on a la compétence et le courage politique on peut essayer d’aider les ‘’petits commerces’’ du centre ville.
Il existe d’ailleurs une loi permettant de mieux contrôler les implantations et les cessions de fonds artisanaux et commerciaux : C’est la loi du 2 août 2005 en faveur des PME qui ouvre la
possibilité aux communes, dans certaines conditions, d’exercer un droit de préemption lors de la cession de fonds artisanaux, de fonds de commerce ou de baux commerciaux. Un chapitre spécifique
(art. L 214-1 et suivants) est créé dans le Code de l’urbanisme. Celui-ci permet à la collectivité de se substituer aux acquéreurs afin de rétrocéder le fonds ou le bail. L’objectif déclaré de ce
dispositif est de permettre la sauvegarde du commerce de proximité en évitant la concentration d’enseignes franchisées et/ou la multiplicité de commerces de même nature dans les centres-villes.,
il est question « d’offrir au maire les moyens d’intervenir pour préserver le commerce de proximité » et « il ne s’agit pas de lui donner des moyens exceptionnels qui lui permettraient d’exercer
un quelconque contrôle sur le développement de la commune, mais, au contraire, de le maîtriser et d’empêcher les commerces de proximité de péricliter. Alors que seules les communes dotées
d’un plan local d’urbanisme ou d’une carte communale peuvent légalement instaurer sur leur territoire un droit de préemption urbain, le nouveau droit de préemption de l’article L. 214-1 du Code
de l’urbanisme concerne toutes les communes. Le nouvel article L. 214-1 du Code de l’urbanisme prévoit en effet que le conseil municipal peut « délimiter un périmètre de sauvegarde du commerce et
de l’artisanat de proximité » à l’intérieur duquel s’exercera ce droit de préemption sur « les cessions de fonds artisanaux, de fonds de commerce ou de baux commerciaux ». Ce
périmètre de sauvegarde devant être instauré par une « délibération motivée », au regard des motifs légaux, sous contrôle du juge administratif, la motivation devra être précise et correspondre à
une opération déterminée, bien localisée dans un périmètre où le commerce, l’artisanat et certaines de leurs offres sont confrontées à un danger patent de disparition. Slts. ALL PACINO
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