Des nouvelles de l'actualité politique locale
Le Parisien du 19 octobre s'est fait l'écho depuis plusieurs semaines des difficultés financières de la fédération du PS de l'Oise dont le premier
secrétaire est Jean-Claude Villemain, tête de liste aux municipales à Creil et candidat aux cantonales à Creil-sud (Je reproduis cet article ci-dessous). Afin
de vérifier les sources, j'ai appelé directement J-C Villemain pour lui demander si il confirmait les propos que lui attribue la journaliste. Il me l'a confirmé en me disant qu'en ce qui concerne
les comptes du PS tout serait rendu public à la fin de l'année lorsque l'exercice sera terminé puisqu'il fallait attendre les conclusions du commissaire au compte. Cependant ont peut penser
que des informations seront peut être livrées avant cette échéance, puisque déjà avant la fin de l'exercice, Gilles Seguin, ex-premier secrétaire du PS avait révélé l'existence d'un
déséquilibre de 120.000 euros.
Cette affaire qui s'ajoute à l'annonce de la division de l'équipe municipale après le retrait du maire sortant, Christian Grimbert, qui a confirmé qu'il ne
souhaitait pas reprendre cette responsabilité, tout cela créée incontestablement un climat difficile, vécu comme tel par de nombreux habitants qui me l'ont témoigné lors des rencontres
hebdomadaires sur les marchés du jeudi et du samedi.
La droite ne peut que se réjouir d'un tel contexte qu'elle tente d'utiliser à son profit. Même si ses différents chefs de file ne savent pas encore si ils iront
unis à la bataille, elle vient de se réunir sous la houlette du ministre Woerth et le groupe conduit par Alexandre Varlet, ancien militant de l'UNI , d'expliquer dans la
presse (Parisien du 16 octobre) que Creil avait les moyens et qu'elle devait être gérée comme une entreprise.
Dans ce contexte les communistes et leurs amis ont une grande responsabilité pour combattre la démagogie de la droite qui clame aujourd'hui que les moyens
existent pour gérer autrement la ville. En effet la vérité c'est qu'aujourd'hui notre ville n'a pas les moyens de répondre à une demande croissante des besoins sociaux et en
particulier, malgré certains efforts entrepris, elle ne peut pas à elle seule répondre à la crise du logement et de l'emploi. Elle n' a pas ces moyens car la structure même de son budget
fait qu'elle dépend pour beaucoup des dotations de l'Etat (42% des recettes de fonctionnement du budget de notre ville !!!!) et que ces dotations sont non seulement insuffisantes mais vont être
amenées à baisser de façon significative avec les mesures de Sarkozy qui viennent d'être adoptées au Parlement et qui vont entraîner une baisse sensible de la Dotation globale de fonctionnement
amputée de sa progression annuelle sur le taux de croissance du PIB.
La seule parade est d'avoir une attitude de lutte qui appelle la population à se mobiliser pour obtenir des moyens notamment sur l'idée que soit
votée une loi qui permettrait de taxer les actifs financiers des entreprises pour alimenter un fonds de développement pour les collectivités. C'est dire l'importance d'être
sur le terrain à la rencontre des gens pour apporter de telles propositions qui peuvent rassembler largement. Pour l'instant seuls les parlementaires du PCF soutiennent cette proposition, mais de
nombreux maires de toutes tendances sont extrêmement inquiets pour l'avenir de leur commune.
Jean-Claude Villemain m'a appelé la semaine dernière pour connaître la position du PCF concernant les municipales. Je lui ai rappelé l'essentiel du contenu de
notre déclaration signée à ce jour par 15 Creillois de gauche dont plusieurs sont militants du PCF(publiée sur ce blog) en lui expliquant que pour ce qui nous concerne nous
travaillons à élaborer notre programme municipal en consultant les habitants et que nous voulons les mobiliser en travaillant les questions de fond comme celles des moyens pour notre
commune à travers les finances locales et le développment de la démocratie. Je lui ai fait remarquer que pour l'instant l'équipe sortante n'avait pas fait le bilan de son mandat
et qu'à notre avis il convenait d'informer les habitants, qu'avant de parler de liste, de candidats, il y avait besoin dans cette ville d'un grand débat sur le fond qui fasse la clarté sur les
enjeux. En effet les Creillois sont pour un très grand nombre d'entre eux davantage préoccupés par les questions du logement, de l'emploi et de la santé que par
les querelles au sein du Parti socialiste.
Lors de notre entretien, J-C Villemain se faisant pressant sur la déclaration d'une liste commune, je lui ai redit que les communistes ne
s'étaient pas prononcés en ce sens car ils ont estimé que le moment n'était pas venu de le faire et qu'en tout état de cause ils se prononceraient démocratiquement sur plusieurs
possibilités afin qu'ils puissent exprimer leur identité, exercer leur esprit critique et leur souveraineté. En ce sens, nous pensons qu'il nous faut d'abord
privilégier la rencontre et la consultation des habitants avec notre enquête que nous avons élaborée avec les militants communistes et leurs amis. Ce travail de consultation des
habitants est un moyen justement de lancer le débat alors que des accords de sommets entre partis en dehors d'un débat de fond avec les gens ont toujours mené la
gauche à l'échec.
Il y a en effet un grand besoin de clarté. Il vient de se passer un événement grave avec l'élection de Sarkozy à l'Elysée : les forces de l'argent, le capitalisme
financier va entreprendre une modification profonde de l'Etat en s'attaquant aux conquêtes structurantes de tout l'édifice social de notre nation, en particulier contre tous les
services publics, l'emploi et le statut des fonctionnaires, notre système de protection sociale fondé sur la solidarité.
Dans ce contexte les communes vont vivre une agression gravissime dans les prochains mois qu'il est impossible de ne pas prendre en compte. Chacun devra se positionner
par rapport à cette agression des forces du capitalisme. Il faut donc d'abord procéder à une analyse sérieuse des conséquences de cette agression sur notre ville et promouvoir les moyens de
la contrer. Tout cela nous conduit à penser qu'il y a donc un grand besoin d'informations de la population, un grand besoin de démocratie pour l'écouter, l'aider à faire le lien
entre ses souffrances et l'agression capitaliste en cours, travailler avec elle à des perspectives inédites de participation et d'engagement populaire pour notre ville.
Gilles Seguin m' a également appelé, il a eu droit à la même réponse. Eric Montès du Parti radical de gauche m'a contacté, idem même réponse.
On le voit, en ce qui nous concerne nous sommes bien loin de motivations éloignées des préoccupations des gens et qui
conduisent l'équipe municipale sortante à se présenter divisée puisque Gilles Seguin a annoncé qu'il ne voulait pas travailler avec J-C
Villemain et qu'il constituait sa propre liste. Les Verts quant à eux se déclarant prêts à rejoindre Gilles Seguin qui envisage d'ouvrir sa liste au Modem, le parti de Bayrou représenté
localement par Brahim Belmhand. Je dis aux uns et aux autres qu'ils n'ont sans doute pas pris la mesure que leurs tractations politiciennes risquent d'aboutir à une
démobilisation des citoyens de gauche qui ont besoin tout au contraire d'une analyse sérieuse des enjeux et d'être associés à la construction d'un programme municipal de gauche. Or pour
l'instant ni les uns, ni les autres n'ont à ma connaissance émis ni analyse ni proposition sur la réalité financière de notre commune et sur l'indispensable construction de
structures démocratiques innovantes. face à la droite c'est poutant à cela qu'il faut travailler sans tarder, c'est à dire à un programme de lutte pour que notre ville ait à la fois les moyens
financiers et démocratiques de se développer.
C'est ce programme municipal populaire au contenu de gauche qui mobilisera les gens et nous permettra de constituer une équipe responsable et unie qui travaillera
à un développement sans précédent de la vie démocratique de notre commune qui en a tant besoin.
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La fédération du PS sous tutelle financière par Nathalie Revenu dans LE PARISIEN
vendredi 19 octobre 2007 | Le Parisien
L'événement
UN MOIS après la révélation du trou dans les finances de la fédération du PS oisien, l'omerta est toujours de mise, tant au niveau local que national. Hier soir,
le bureau fédéral se réunissait bien mais, paradoxalement, l'état financier de la fédération n'était pas à l'ordre du jour. En revanche, on étudiait une modification dans le partage du
pouvoir avec la création de groupes reflétant toutes les sensibilités du PS avec quatre pôles : finances, trésorerie, adhésions et rénovation.
Une organisation qui mettra fin à la suprématie du premier secrétaire fédéral. « Nous travaillerons de manière plus collégiale », explique Philippe Massein, membre du bureau. C'est
Gilles Seguin, ex-premier secrétaire, qui avait ouvert la boîte de Pandore début septembre , dévoilant l'existence d'un « déséquilibre autour de 120 000 € ». Depuis, le trou s'est encore
approfondi, puisque l'on parle désormais de 200 000 €. Personne au sein du parti ne conteste ces difficultés budgétaires. Mais les interprétations sur leurs origines divergent. Jean-Claude
Villemain, premier secrétaire fédéral, martèle : « Les campagnes législatives et présidentielle ont été coûteuses. » Aucune précision chiffrée n'est avancée. « Je donnerai le chiffre en fin
d'exercice », ajoute-t-il. C'est-à-dire fin décembre. En attendant, un commissaire aux comptes mandaté par le Parti socialiste a déjà commencé à éplucher la comptabilité de l'exercice 2006
depuis deux semaines . « La fédération a été placée sous tutelle administrative en attendant le passage de l'expert », révèle Kader Arif, secrétaire national aux fédérations. « Nous cherchons
à comprendre mais chaque jour amène un peu plus de clarté », soutient Jean-Claude Villemain, qui se dit relativement confiant. « Quarante-deux militants se sont mis à jour lors de la
désignation pour les investitures aux cantonales et aux municipales (NDLR : le 5 octobre). Et les recettes vont continuer à rentrer. »
La possibilité de malversations évoquée de façon insistante On voit mal comment les cotisations des militants pourront suffire à éponger le déficit. D'autant plus
que de nouvelles échéances électorales se profilent dans six mois. On s'interroge aussi sur le rôle des garde-fous. Pendant un an et demi, le trou aurait continué à se creuser sans que
personne ne s'en émeuve. L'acquisition de nouveaux locaux pour la fédération, les dépenses de campagne et les retards de cotisation n'expliquent pas tout. De façon de plus en plus
insistante dans l'entourage de la fédération, on évoque des malversations. Dans le même temps, on s'interroge sur la disparition depuis septembre du directeur de cabinet de Jean-Claude
Villemain, Guillaume Fauchoix. « Son nom n'apparaît plus à la fédération, indique un membre, sous couvert d'anonymat. Même s'il avait fait quelques c..., on ne peut pas lui mettre tout sur le
dos. » Accidenté cet été, Guillaume Fauchoix ne répond plus. Aucun lien entre d'éventuelles indélicatesses et le silence du directeur de cabinet n'a été matériellement établi. Et, si
malversation il y a, aucune plainte n'a été déposée. « La fédération ne le fera pas », pronostique un militant.