Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
29 Avril 2007
Trop peu de citoyens français connaissent ce qui se passe au Vénézuéla. Pourtant des événements de grande portée s'y déroulent. Tout un peuple est acteur d'une transformation sociale novatrice nommée "lutte pour le socialisme du XXI ème siècle". Les capitalistes voient leurs privilèges remis en cause et une partie du capital est utilisée par la société pour des réformes populaires importantes dans les domaines de la santé, du logement, de l'éducation et du travail, notamment avec le développement de l'économie sociale, des coopératives et de l'autogestion ouvrière. Les dirigeants des Etats-Unis sont très inquiets de l'influence que cette révolution a sur l'Amérique latine dont plusieurs peuples ont ces dernières années choisi des gouvernements de gauche. Après avoir soutenu le putsh raté de la droite il y a cinq ans à Caracas, l'impérialisme yankee étudie toutes les stratégies pour renverser le gouvernement révolutionnaire. C'est pourquoi, tous les démocrates du monde doivent agir pour dire ensemble 'Pas touche au Vénézuéla !" *
Le président Chavez incarne cette grande lutte populaire et ses positions révolutionnaires sont portées par des millions de gens, de plus en plus nombreux, comme le prouvent les élections démocratiques qui ont reconduit le président dans ses fonctions avec toujours plus de voix (61% lors de la dernière consultation). Evidemment les secteurs capitalistes mais aussi la social-démocratie s'opposent aux réformes les plus radicales qui mettent en cause la domination capitaliste. Dans ce contexte l'éducation politique du peuple revêt une importance cruciale et les classiques du socialisme, les textes de Marx, Lénine, Trostki font l'objet d'une découverte ou d'une redécouverte pour des centaines de milliers de militants engagés dans la lutte pour le changement.
J'ai pu constaté par moi-même, lors de mes séjours au Vénézuéla combien la situation amène les gens à s'intéresser à la politique et de façon critique dans des débats très riches reliés à la situation concrète de leur vie quotidienne. Ce qui se passe là-bas devrait être mieux considéré par les progressistes français surtout par ceux qui à gauche cherchent une autre voie que celle empruntée par un Parti socialiste qui envisage de pactiser avec une partie de la droite, renouant avec les pires moments de la SFIO dans sa collaboration avec le capital.
Chaque dimanche, le Président Chavez s'adresse au peuple au travers d'une émission de télévision durant laquelle il parle de la situation, émet son avis, s'adresse aux ministres en les interrogeant, fait une revue de presse, dit des poèmes ou chante, sans s'embarasser du protocole.
Je vous laisse découvrir la vidéo en espagnol (avec un petit effort vous comprendrez l'essentiel même si vous n'êtes pas hispaniste) où Hugo Chavez rappelle que la Révolution bolivarienne est une révolution pacifique et démocratique et où il recommande la lecture d'un ouvrage de Léon Trotski "Le programme de transition" dans lequel la social-démocratie est caractérisée comme social-traître au fur et à mesure que se développe l'affrontement entre les capitalistes et le peuple. Ainsi il y a quelques jours un gouverneur de l'un des Etats du Venezuela qui est social-democrate a envoyé la police charger une manifestation d'ouvriers qui occupent leur usine et qui revendiquent qu'elle devienne propriété sociale du peuple. Du coup les syndicats, les organisations révolutionnaires demandent la révocation du gouverneur par l'organisation d'une élection démocratique comme le prévoit la nouvelle loi de la République bolivarienne du vénézuela. C'est une caractéristique de l'histoire des révolutions socialistes que la tendance de la social-démocratie de refuser, voire de s'opposer à la remise en cause du pouvoir des capitalistes pourtant décidée démocratiquement par les citoyens. En France, la social-démocratie incarnée par une majorité du Parti socialiste, mais aussi par d'autres courants politiques de gauche est prête à s'associer à une partie de la droite, dite centriste, pour gérer les affaires du capital si les conditions le lui permettent, notamment si le PCF et les organisations qui se réclament de l' anti-capitalisme et de l'anti-libéralisme voyaient se confirmer leur baisse d'influence. Un éclatement de la gauche traditionnelle n'est pas exclu qui renforcerait les positions de la droite, de l'extrême-droite et du grand capital sur toute la société. D'où l'enjeu des futures législatives, où la remontée de l'influence du PCF sera une question décisive pour l'avenir de l'ensemble de la gauche et du mouvement populaire.
* La campagne "Pas touche au Vénézuéla est animée en France par le site "La Riposte" www.larisposte.com
Chavez encourages Venezuelans to study Trotsky's Transitional Program on Alo Presidente April 2007.
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