Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
19 Juillet 2007
Je vous écris du Vénézuela (5)
Le monde est notre village. Notre vaisseau. J’aimerais le parcourir davantage, allez de pays en pays. Depuis mon enfance, j’ai eu cependant la merveilleuse chance de voyager dans une vingtaine de pays sur trois continents (les pays en rouge sur la carte ci-dessus). Rien de tel pour s’épanouir que d ’aller à la rencontre des peuples et de vérifier que le monde n’est pas comme on nous le montre à la télévision. Partout sur cette planète des millions d’êtres humains ont le même rêve de paix, de progrès social, de partage, de fraternité. La vision négative et sombre que veulent nous imposer les idéologues du capitalisme est erronée. Bien entendu ce système fait d’immenses ravages humains, écologiques, sociaux, économiques, et je crois que plus le capitalisme impose sa domination plus se pose le choix pour l´humanité entre le socialisme ou la barbarie. Cependant l’immense majorité des habitants de notre monde, les exploités, les pauvres, ceux qui triment pour survivre, les prolétaires, n’ont rien à perdre que leurs chaînes et tout un nouveau monde à construire par la lutte pour leur émancipation de ce système inhumain qu’est le capitalisme et qui accroît sans cesse les inégalités à l’échelle planétaire. Ce soir je me promenais dans un village au Vénézuéla où je passe mes vacances, un village pauvre où les rues sont par endroits en terre battue, où certaines maisons sont faites de briques de terre, j`y ai croisé un homme qui peut aujourd’hui marcher car le gouvernement révolutionnaire du Vénézuela l’a envoyé se faire soigner gratuitement à Cuba comme il l’a fait aussi pour des milliers de personnes mal-voyantes qui ont été opérées et soignées gratuitement par les camarades cubains dans le cadre de la mission "milagros". Pour cet homme, Cuba ce n’est pas ce qu’en disent nos télévisons et nos radios, non, pour cet homme la solidarité révolutionnaire lui a rendu l’exercice de ses jambes. La figure du Christ ici est peinte sur les murs aux côtés de celles de Bolivar et du Che, un Christ moderne, révolutionnaire, dans le coeur du peuple, qui symbolise cette véritable solidarité socialiste et qui peut dire maintenant à cet homme que j’ai croisé "Lève-toi et marche !". Car, ici, il y a un immense effort de toute la société et des révolutionnaires pour que des hommes pauvres, des prolétaires, ne soient pas abandonnés à la loi du plus fort, à celle du fric sans lequel dans les pays dirigés par les capitalistes tu n’existes pas, un immense effort pour que le peuple puisse avoir le droit à la santé, qu’il puisse aussi participer aux décisions politiques. Cette solidarité en acte à l’échelle de deux états qui tentent courageusement de s’émanciper de la tutelle impérialiste, les peuples doivent la soutenir. Ce qui se passe ici au Vénézuela a quelque chose à voir avec l’avenir du socialisme démocratique fondé sur la lutte des peuples et des prolétaires du monde entier. Je suis chaque jour de plus en plus convaincu que le combat pour un changement anticapitaliste et démocratique en France et en Europe passe par l’échange d’expériences des organisations et des militants de la gauche associative, syndicale et politique avec ceux d’Amérique Latine et particulièrement du Vénézuela où le processus engagé par le peuple et les forces révolutionnaires est extrêmement riche en actions et en débats fondamentaux sur la construction du socialisme. Alors que les membres du PCF en France, dont je suis, doivent s’engager dans un travail d’analyse, de réflexions et d’élaboration politique utile à notre peuple, j’invite mes camarades à porter leur attention sur ce qui naît ici au Vénézuela, certes dans des conditions différentes de notre pays mais qui cependant est porteur d’universalité dès lors qu’est justement posée la question que les capitalistes du monde entier ont voulu enterrer avec leur théorie de la fin de l’histoire et qui est celle de l’émancipation humaine par le développement de la démocratie afin de dépasser et d’en finir avec la dictature du capital.
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