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Politique, culture, éducation, formation pour un monde en mouvement et particulièrement informations sur la Chine - blog créé le 10 mai 2006

Vous avez vraiment dit « Communisme » ? Oui, communisme !

Je ne suis pas communiste par nostalgie, je le suis par anticipation comme Marx le fut en écrivant une prospective du capitalisme qui se vérifie chaque jour en ce XXIème siècle.

Le communisme au sens marxiste est d’abord  le mouvement général  de l’émancipation humaine à l’époque du capitalisme. Les idéologues des médias, les intellectuels de la classe dominante, les politiciens libéraux ou socio-libéraux ramènent le communisme à sa forme stalinienne, à ce que certains ont appelé le « socialisme réel ». Celui-ci s’est  traduit dans les pays de l’Est comme un Etatisme anti-capitaliste se décrétant communisme et qui a pris des formes dirigistes, autoritaires, et criminelles contraires à l’idéal originel du socialisme. Les tentatives de changement révolutionnaire se réclamant du communisme ont   échoué parce qu’elles ne sont pas parvenues à se dégager d’une conception séculaire de la politique. Elles ont  reproduit le rapport dominants/dominés dans la pratique politique elle-même, elles l’ont même parfois institué pour exercer la coercition d’une caste de bureaucrates sur les citoyens. La propriété privée des moyens de production avait dans la plupart des cas été supprimée, la remplaçant par une propriété étatique et rarement par d’autres formes de propriété sociale comme la coopérative ou l’entreprise publique autogérée. Il ne suffit pas de changer les rapports de production pour changer les rapports sociaux et politiques,  Il est nécessaire aussi d’inventer des formes nouvelles de participation politique, de construire des institutions qui se donnent comme mission de permettre au plus grand nombre de gérer l’Etat et l’économie, de créer une propriété publique de tous les  secteurs touchant aux  grands besoins collectifs, mais aussi de promouvoir  l’entreprise individuelle privée pour répondre à tous les autres besoins. Il faut aussi  séparer les pouvoirs exécutifs, législatifs, judiciaires, mais en créer de nouveaux qui favorisent la participation des citoyens à tous les niveaux de l’Etat et des institutions communautaires comme des entreprises et des groupes multinationaux. Le communisme est ce qui naissant dans la lutte des classes  est porteur de toute la nouveauté contre tout ce qui devrait être dépassé. La nouveauté à notre époque c’est par exemple la mondialisation, pas celle du capitalisme qui oppose les hommes, les jettent dans la guerre économique ou la guerre tout court mais celle de la coopération, du partage des connaissances, des savoirs, des pouvoirs. Le communisme c’est ce mouvement qui en s’opposant au capitalisme accouchera de rapports sociaux et internationaux inédits : face à la misère du monde, le communisme c’est l’effort de tous les hommes en butte au capitalisme pour se rencontrer, s’organiser et construire des réponses solidaires en utilisant le meilleur des sciences et des techniques de notre époque. Le communisme ce n’est surtout pas faire table rase du passé, c’est dépasser le passé en intégrant tout l’enseignement dont il est porteur. En cela le communisme si il est une rupture  avec le système capitaliste il n’est surtout pas une rupture avec son histoire et ses enseignements. Il s’agit de favoriser l’expression de l’immense majorité des dominés, de créer les conditions de leurs rencontres et leurs échanges, de les aider  à  rompre leur isolement et à surmonter leurs divisions, susciter leurs initiatives jusqu’à ce qu’ils se forgent dans leurs luttes une conscience de leur classe et de leur capacité à décider, à s’émanciper des dominants et de toutes les dominations. Il s’agit pour les prolétaires modernes, des enfants Indiens qui travaillent aux salariés  français d’une multinationale, des femmes thailandaises prostituées par le tourisme sexuel aux jeunes des banlieues françaises sans emploi, de prendre conscience qu’ils ont le même adversaire et qu’ils possèdent  de par leur possible union  la force de  modifier l’état de chose existant, jusqu’à inventer des formes nouvelles de pouvoir dans des initiatives qu’ils construisent eux-mêmes, jusqu’à inventer des rapports sociaux nouveaux de coopération et de libération permettant à chaque individu de se développer et d'accomplir son humanité. (Texte et fond de l'image de Jean-Paul Legrand, dessin de Marx  du magazine allemand Der Spiegel )

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