Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
31 Octobre 2006
Les commentaires sur les violences dites urbaines envahissent les médias. Les milieux d'affaires, les patrons et leurs serviteurs politiques font mine de s'en effrayer alors que pour les plus éclairés d'entre eux ils n'ignorent pas que c'est leur propre système qui secrète tant de haine et de violence. Bien entendu ils ne l'admettront pas, cela serait une auto-accusation explosive. Mais ils sont coincés dans leur propre contradiction puisque pour eux il ne peut y avoir d'autre société. Pas d'autre société que le capitalisme ; donc si il y a tant de violence, de haine, et d'égoisme, mon brave monsieur, ma brave dame, c'est que c'est dans la nature humaine. Cependant il y a un hic, c'est ce concept de nature humaine. Qui est capable d'en donner une définition qui tienne la route ? La violence est certes une vieille histoire, et il semblerait qu'elle serait un trait permanent de l'Histoire. Est-ce une raison pour l'accepter et l'admettre comme une fatalité ? C'est justement parce qu'il y a des millions de gens qui n'acceptent plus cette soit disant fatalité de la violence, que les grands bourgeois et leur personnel politique se sentent contraints de faire de la gesticulation, se présentant gardiens de la paix civile et au passage de l'ordre moral. Nicolas Sarkozy est un pur produit de cette mascarade, mais d'autres auxiliaires politiques de la bourgeoisie sont du même acabit. Par exemple ceux qui nous parlent de démocratie participative ou de jury de citoyens. Ils défendent en général une conception de la démocratie qui sent la naphtaline pour ne pas dire la grotte de Lascaux. Encore que les hommes de Lascaux, vu leurs oeuvres, devaient avoir certainement plus de finesse que certains de ces prétendants à la magistrature suprême. Pour qui nous prend-on quand on nous fait le coup du conseil des ministres télévisé ou du jury populaire ? On continue dans la voie cynique de la politique spectacle. Le problème n'est pas de nous permettre d'observer les pantomimes des serviteurs du pouvoir, d'écouter leurs sornettes débilisantes, leurs litanies logorrhéiques. Le problème est de savoir comment créer des institutions qui permettent aux citoyens de partager leurs expériences entre eux et avec leurs élus, d'aider les élus à construire des décisions correspondant aux intérêts populaires et surtout d'encourager les citoyens à agir et non plus subir. Si nous avons peu de droits, nous avons un devoir : refuser tout ce qui nous infantilise et nous rabaisse, tout ce qui nous place en situation de spectateur, tout ce qui nous contraint à nous taire et porte atteinte à notre dignité. Résister, ne pas accepter la pauvreté, la précarité, le chômage, les ghettos, toutes les formes de violence, ne plus accepter, plus jamais ! La résistance populaire, démocratique et non violente à leur système scatologique et humiliant est notre devoir quotidien.
D'elle peut s'élaborer une stratégie révolutionnaire inédite dans l'histoire : celle où chaque individu deviendra acteur volontaire et conscient et non plus spectateur d'une société dont même les images édulcorées des téléviseurs et de toutes les technologies virtuelles finissent par nous écoeurer tant elles sont fausses, mensongères et obcènes ! Pour cela une nouvelle théorie révolutionnaire peut s'élaborer au sein du mouvement réel des luttes, dans la continuité des pensées libératrices des grands philosophes. Nous n'en sommes qu'au début. Notre ennemi : une barbarie qui prend sa source dans les palais de la finance que sont les bourses, un contrôle social et politique de plus en plus informatisé et sophistiqué technologiquement pour maintenir les gens et en particulier les travailleurs, les pauvres et les rebelles sous la domination des capitalistes. Notre force : non seulement notre nombre, mais aussi l'expérience des générations précédentes, les succès et les échecs de la classe ouvrière et du peuple, et notre désir de vivre de façon pacifique, digne, humaine, solidaire, non violente, démocratique. (Image : la déclaration des droits de l'Homme, un texte chaque jour bafoué par les partisans du capitalisme pour qui le droit d'exploiter et de tirer le maximum de plus-value du travail humain est le seul qui puisse réellement exister, les autres droits ne peuvent leur être arrachés, conservés et étendus que par la lutte démocratique)
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