Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
30 Janvier 2007
Image : Véolia environnement - schéma d'un circuit de chauffage urbain avec cogénération
La Chaufferie urbaine de Nogent sur Oise est une chaufferie municipale avec un affermage pour sa gestion à la société ICADE, elle chauffe 3000 logements environ qui sont dans le parc social ou en copropriétés. Selon notre enquête, le coût moyen au m2 du chauffage pour l'année 2004-2005 sur l'ensemble du parc de logement était de 8,30 euros soit 30% plus élevé que le coût moyen de 6,38 euros le m2 enregistré pour la même période et avec une chaufferie utilisant le même combustible (le gaz) à la résidence de la Roseraie à Creil .Rappelons que plusieurs paramètres entrent dans le calcul des charges de chauffage pour les locataires ou copropriétaires
P1 est le coût du gaz
P2 est le coût de l'entretien courant
P3 est le coût du gros entretien
P4 ou encore appelé R4 est le coût de l'investissement (ou réserve pour investir et rénover, les bénéfices de la cogénération ne devant pas être utilisés pour l'investissement)
Comment peut donc s'expliquer la différence de coût enregistrée entre Nogent et Creil ?
M. Brunet, maire de Nogent sur Oise connaît-il cette différence et comment l'explique-t-il ? Que pense-t-il du fait qu'une chaufferie municipale soit 30% plus chère qu'une chaufferie privée.
Le premier magistrat de la commune est directement interpellé sur le fonctionnement de cette chaufferie. Cet écart de tarifs entre deux chaufferies utilisant la même énergie pour des immeubles d'habitations distant seulement de 3 kilomètres pose plusieurs questions :
1) La surchauffe des appartements : la loi ne semble pas être respectée avec des appartements surchauffés à + de 19°. Outre qu' une température élevée des logements n'est pas une garantie pour la santé des personnes , la surconsommation d'énergie qu'elle entraine ne respecte pas les normes environnementales qui visent à lutter contre le réchauffement climatique causé par l'émission de gaz à effet de serre. Si cette surchauffe des logements peut être due à la demande de certaines personnes qui craignent que 19° ne soient pas suffisants pour leur santé, elle peut aussi être causée également par une déperdition de chaleur de logements mal isolés.(rappelons que la loi sur les économies d'énergie a fixé la température moyenne de chauffe à 19°). Il faut savoir que 3° de plus à la norme c'est 21% de dépenses de chauffage en plus !
2) La durée de saison de chauffe : pour la même chaufferie municipale, on a des durées variables selon certaines sous stations, ainsi quelques exemples de durée de saison de chauffe selon des groupes d'immeubles :
Primevères 249 jours
Sorbiers 268 jours
En moyenne sur l'ensemble ce sont 241 jours de chauffe .
3) L'état des logements : certains logements mériteraient certainement d'être mieux isolés thermiquement. Les habitants auraient donc intérêt à l'exiger. Une état devrait être établi pour connaître précisément les besoins. Une étude devrait être fournie en particulier pour les logements du parc social.
4) Le vieillissement des installations : sur les 4 chaudières deux datent de 1968, une de 1974 et la dernière de 1982. Il faudrait donc obtenir des éclaircissements sur la politique d'investissement qui semble en panne alors qu'il faut le rappeler des fonds pour l'investissement sont prévus dans les charges de chauffage ( paramètre P4 du coût )
Enfin sur les droits à polluer, il faudrait vérifier ce qu'en fait la société fermière, car si il y en a, il ne faudrait pas qu'elle les ait vendus sans que la collectivité en bénéficie. Si c'est le cas, cette vente pourrait rapporter un produit qui si il s'avérait important pourrait servir à investir, voire moderniser les installations. Selon nos sources, il n'y a que quelques semaines que la chaufferie urbaine de Nogent sur Oise aurait été habilitée officiellement à connaître ses quotas d'émission de gaz à effet de serre et autorisée à vendre ou à acheter des droits à polluer.
Notre enquête le montre : chaque foyer nogentais concerné pourrait très certainement récupérer 2 euros en moyenne par m2 si l'on obtient les mêmes tarifs que pour la chaufferie de la copropriété de la Roseraie à Creil soit pour un logement de 70 m2 une somme annuelle de 140 euros !
Les citoyens doivent se préoccuper de ces questions, interpeller leurs élus, construire des solutions : il en va de l'amélioration des conditions d'habitat, de la réalisation d'économies substantielles pour chaque foyer et d'enjeux environnementaux importants.
Jean-Paul Legrand
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