Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
30 Mai 2007
La Sarko Parade Circus ne fait que commencer ! Le déferlement médiatique consacré aux louanges du Président et de sa politique n'en est qu'à ses débuts. Les toutous serviles des grands médias qui vont à la soupe, bien dressés par l'ordre établi à défendre coûte que coûte le capitalisme ont trouvé un nouveau maître et quel maître ! Celui qui est capable de vous caresser dans le sens du poil pour aussitôt vous mettre un bon coup de lattes dans l'arrière-train. Eh oui dans cette société, il y a les maîtres et les autres. Mais que les maîtres prennent garde, nous ne sommes pas tous des toutous serviles, non nous ne sommes pas tous comme les perroquets du bocal hertzien, nous sommes des insoumis, nous sommes des rebelles, nous aimons l'amour, nous aimons la vie, nous aimons dire "merde" à ceux qui monnayent tout, nous aimons les rires des enfants sans papier qui sont aussi beaux que ceux des enfants qui en ont, nous aimons par dessus tout la beauté des femmes de la rue, de celles qui brandissent les drapeaux fraternels de la lutte et de l'amour, de celles qui n'ont pas oublié le prix de la souffrance imposée par les maîtres, ces maîtres qui n'ont que l'obsession de changer en or le temps, alors que nous, les rebelles de ce siècle, nous n'avons qu'une hâte, celle enfin de prendre notre temps.
(Notre image : Spartacus, esclave qui se révolta contre ses maîtres romains en organisant une armée de plusieurs milliers d'esclaves et de paysans pauvres et qui réussit à remporter de nombreuses batailles avant d'être tué vers 70 avant Jésus-Christ. Ses compagnons par centaines constitués prisonniers furent atrocement éxécutés.)
La politique spectacle a toujours ses limites
Mais, ces temps-ci, ne vaut-il pas mieux parler de gouvernement Sarkozy ? Car, manifestement, le nouveau président décide de tout dans les moindres détails, du redécoupage des ministères pour restructurer l’appareil d’État jusqu’à l’heure des joggings télévisés effectués en compagnie de son Premier ministre. Le locataire de Matignon fait désormais clairement figure d’adjoint du chef de l’État, qui devient le seul et unique chef de la majorité. Ne nous y trompons pas. L’omniprésence du président est significative. L’équipe ministérielle est appelée à fonctionner comme une garde rapprochée autour du chef de l’État. C’est un dispositif de combat.
Alors, pour faire oublier l’essentiel, une communication réglée comme du papier à musique, relayée sans une once d’analyse critique par les grands moyens d’information, nous présente la composition du gouvernement comme un modèle d’“ ouverture ”. Soyons sérieux. Si quelques têtes nouvelles font leur apparition, tous les postes clés sont détenus par les fidèles du président, des acteurs de premier plan de sa campagne et des poids lourds de la droite. Tous sont là pour servir le programme défendu par le candidat UMP dans sa campagne et rien d’autre. Quant à l’“ ouverture ”, elle est la récompense du ralliement et non la marque d’un élargissement. Elle ne signe aucun infléchissement du programme sarkozyste, mais souligne l’ampleur du naufrage idéologique de cette partie de la gauche qui depuis quelque temps n’avait d’yeux que pour le centre.
Reste que le style de ce nouveau pouvoir élyséen est significatif. On n’a pas fini d’en voir. Sarkozy a compris que pour mener à terme sa politique de casse des valeurs de justice sociale, d’égalité républicaine, de solidarité, il faudrait sans cesse les évoquer, leur rendre hommage, les flatter pour mieux les enterrer comme on fait l’éloge dans les oraisons funèbres. Il sait que ces valeurs, certes brinquebalées et brouillées, continuent de marquer en profondeur notre pays. Faute de les abattre, il fera tout pour les désarmer et décourager les résistances qui pourraient se développer en leur nom.
Mais la politique spectacle, même hyperprofessionnalisée, trouvera ses limites. Prenez la visite du chef de l’État chez Airbus, ou la rencontre avec les syndicats, ou le pseudo-sommet sur l’environnement, ou la descente dans les hôpitaux… Autant de coups médiatiques avec sourires et grosse couverture de presse. Mais qu’annonce le nouveau président ? Rien. Ou presque. Tout change pour que tout continue, en tout cas pour les beaux quartiers et les actionnaires. La bataille de la démystification de la politique de Sarkozy ne fait que commencer
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