Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
20 Février 2007
Faire des promesses ne sert à rien. Il faut plutôt proposer des solutions viables et garanties par un financement. Pas de démagogie on ne peut pas engager de progrès pour le pays si l'argent continue d'être stérilisé dans la financiarisation de l'économie, orienté pour la rentabilité du capital. L'argent doit servir au développement de la société et en priorité de chaque être humain qui est lui-même potentiellement créateur de richesses sociales et économiques. A l'époque de l'explosion des connaissances et des nouvelles technologies, la valorisation du travail ne peut passer que par la valorisation sociale de ceux qui travaillent, la valorisation de leurs salaires, de leurs formations, de leurs conditions de vie. Plus le travail est qualifié, plus il est créateur de richesses, plus ces richesses doivent trouver un débouché humain et social. Ce n'est pas seulement une question de répartition car il ne s'agit pas de répartir les richesses comme on distribue des parts du gâteau. Il s'agit de répartir en choisissant l'efficacité sociale et économique pour créer des coopérations, des dynamiques de développement. Il faut financer tout ce qui permetra une élévation des connaissances, de la culture scientifique et technique mais aussi de la culture artistique, philosophique, démocratique des gens : car plus les connaissances sont développées, plus le partage de celles-ci est une condition de la mise en oeuvre d'une démocratie réellement participative.
Pour une société qui connaisse une véritable sécurité il faut garantir à chacun un emploi et une formation tout au long de sa vie. Pour cela il est temps d'aller chercher l'argent là où il est : du côté des revenus financiers, en refondant l'impôt sur le revenu pour le rendre plus juste, en instituant un service public bancaire qui permette de libérer les PME qui étouffent sous le poids des interêts bancaires, en modulant l'impôt sur les sociétés en fonction de l'utilisation des bénéfices sur l'emploi et l'investissement...
Les idées ne manquent pas pour qui ose mener une vraie politique de gauche audacieuse. Il faut être sérieux et cesser de dire que cela n'est pas possible. Curieusement pour la pensée unique il est possible de financer le capital mais pas le travail, pas les services publics, pas les salaires, pas les collectivités, pas l'Etat, pas l'éducation, pas la santé, etc....
Je regrette de ne pas avoir entendu de la bouche de Ségolène Royal présentée comme la candidate de la gauche, des réponses claires sur qui va payer et comment ? Je ne suis pas étonné du problème de crédibilité qu'elle rencontre : elle se place sur le terrain de l'affectif voire du compassionnel mais cela ne fait pas une politique, même de bonnes intentions n'ont jamais à elles seules permis d'engager une politique de changement.
Il faut souhaiter que les citoyens soient de plus en plus exigeants : au delà des petites phrases, des catalogues de mesure, ils sont de de plus en plus nombreux à vouloir savoir qui financera et comment ? Si le débat avance sur ces questions, c'est la conscience que l'utilisation de l'argent ne doit plus être un tabou qui progressera. Ce sera tant mieux. Que les citoyens se mêlent d'économie et de politique, qu'ils pensent par eux-mêmes, qu'ils interpellent les candidats avec force, qu'ils deviennent les vrais acteurs de cette élection.
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