Le conseil vote à l'unanimité le jumelage avec Bethléem et un camp de réfugiés
palestinien
Le conseil municipal du 15 juin a voté une délibération qui comporte le projet de jumelage avec la ville palestinienne de Bethléem et avec un camp de réfugiés palestiniens. Cette décision
prise à l'unanimité est le fruit d'une longue bataille en ce sens qui a été menée par de très nombreux Creillois et par les membres de l'association Creil-Palestine. On peut se
féliciter que tous les élus du conseil quelque soit leur engagement politique de l'UMP au PCF en passant par les verts, le modem, les socialistes dissidents, les socialistes, les radicaux et
lutte ouvrière, tous ont voté en ce sens. On regrettera cependant qu'une minorité d'élus ait cru bon de ne pas voter la motion présentée par l'opposition alors que cette
motion ne faisait que renforcer le choix du conseil municipal. Quand on est majoritaire, il faut savoir être magnanime et reconnaître le rôle positif de l'opposition quand c'est le
cas. Je dois le dire et je l'affirme, des conseillers qui ne partagent pas du tout mes choix, qui sont dans l'opposition ont pris des positions courageuses et claires quant à la Palestine et
je leur suis reconnaissant d'avoir contribué à leur manière au succès obtenu par le vote de la délibération en faveur du jumelage. Car je suis convaincu que la démocratie est plus forte que
toutes les mesquineries et les bassesses politiciennes, la démocratie sera toujours plus forte que la petitesse d'esprit. Car je suis convaincu que la division fondamentale de la société ne
réside pas entre les gens de différentes opinions, voire de différents partis, mais entre la classe de l'immense majorité des gens du peuple d'un côté et la classe minoritaire des
possédants du grand capital de l'autre. Ma conception me conduit à respecter ceux qui ne pensent pas comme moi, j'en fais une affaire d'honneur et de principe. Mais je demande aussi aux autres à
mon égard d'avoir aussi ce respect et d'accepter nos différences qui font le pluralisme de toute démocratie réelle. Plus que jamais les citoyens refusent d'être des moutons, ils veulent penser
par eux-mêmes, être libres de leurs jugements et de leurs actes, voilà ce à quoi devrait servir la politique !
En ce sens on connaît mon franc-parler et mon habitude d'exercer mon esprit critique. Je n'adopte pas mes idées par suivisme, ni par intérêt mais par
conviction. C'est ma ligne de conduite. Les Creillois ont pu le juger ces dernières années. Si j'ai des convictions elles émanent non seulement de ma propre expérience mais aussi de celle des
autres car j'écoute et je tiens compte des connaissances et des compétences des uns et des autres sans ostracisme aucun : c'est cela la richesse de la démocratie. J'ai eu l'occasion
d'expliquer que le projet de jumeler Creil avec une ville d'Israël dans les circonstances actuelles n'est pas souhaitable. C'est méconnaître la situation au moyen-orient que de penser qu'il
serait possible et sérieusement envisageable de jumeler dans le contexte actuel notre ville avec un camp palestinien d'un côté et avec une ville israélienne de l'autre. Comment avoir un tel
projet alors que le gouvernement israélien nie le droit au retour des réfugiés et vient à nouveau de le confirmer, comment imaginer un seul instant que ce double jumelage soit possible ? J'ai
alerté la municipalité de cette impossibilité et je pense surtout qu'il nous faut être humbles, ne pas croire que malgré toute la bonne volonté du monde nous puissions régler à la place
des protagonistes eux-mêmes la question de la Paix.