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Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006

De la macronie et du communisme

Dans la macronie comme dans toute organisation politique fermée et autoritaire, on ne supporte pas les hommes libres. Ce genre de système pense qu'on achète les gens. Normal, tout est commerce dans la société marchande , même les gens s'achètent, même les gens se vendent. La macronie exige plus qu'une seule vente de la force et des capacités de travail : elle exige l'adhésion idéologique à son corpus, sinon elle qualifie ceux qui refusent de la rejoindre, de dangereux extrêmistes. Comme tout système autoritaire, elle ne supporte pas la critique, la raison, le questionnement si ces derniers vont à remettre en cause le néo-libéralisme et le capitalisme. Avant la macronie j'ai connu des systèmes partisans qui vous accordent leur crédit tant que vous travaillez pour eux mais qui vous excluent si vous émettez des doutes, des interrogations. C'est que tout système dominant qui ne comprend pas le fondement dialectique de son essence s'invente toujours des raisons idéologiques pour justifier l'immuabilité de son existence.

Quand les macronistes réfutent la lutte de classes alors qu'ils en sont les principaux acteurs au quotidien en s'opposant très violemment aux exigences des travailleurs, ils exercent non seulement leur propre aveuglement mais ils veulent l'imposer à toute la société comme la norme intangible de toute le système. La macronie est la forme actuelle de l'exercice du pouvoir par la classe dominante, elle est la gestionnaire de ce pouvoir, elle exerce de fait une violence sociale étendue à toutes les sphères de la société. En niant cette violence sociale, elle ne fait qu'exacerber les conflits, elle frustre les gens, elle les pousse à devenir des sujets politiques en action. L'exemple des gilets jaunes est éclairant de ce point de vue.

La gestion macroniste de cet événement durable est symptomatique de l'incapacité du capitalisme libéral avancé à apporter des réponses humaines et raisonnables. Les gilets jaunes représentent à leur manière le début d'une transformation en profondeur de la société, celle que la capitalisme provoque par l'augmentation de la précarité du travail, la sur-exploitation par l'allongement du temps de travail hebdomadaire et celui avec l'âge toujours repoussé des droits pour partir à la retraite, l'insuffisance des revenus et l'augmentation des taxes pour les couches les plus populaires ainsi que pour les couches moyennes.

La macronie va s'opposer de plus en plus au texte fondateur de l'économie et du droit bourgeois qui est la déclaration des droits de l'Homme. Tous les principes contenus dans ce texte qui proclame une forme de civilisation reconnaissant les droits formels des individus dans la société bourgeoise volent en éclats chaque jour à l'épreuve des faits du capitalisme néo-libéral.

Pourtant les principes énoncés dans ce texte sont désormais portés par des millions de gens qui s'y reconnaissent et qui font l'expérience que la classe dominante les bafoue, les foule au pied. Ces principes sont des armes idéologiques du prolétariat, de tous ceux qui sont exploités contre le capitalisme lui-même. Ils représentent la matrice dans laquelle peut se forger un nouvel ordre social accordant aux individus beaucoup plus de libertés et de droits de l'abstrait au concret, du formel au réel.

Ainsi nous vivons cette contradiction entre un carcan capitaliste qui se ressere sur des millions d'individus et l'irrépressible exigence de la liberté individuelle que le capitalisme enferme dans la prison chimérique et totalement illusoire de l'accumulation capitaliste comme seul destin humain.

L'humanité à la croisée des chemins est l'acteur des transformations de sa propre existence. Elle dépend à la fois des contingences de la nature et à la fois de ses capacités à s'en libérer. Le risque est désormais collectif : faire en accord avec l'ensemble de l'humanité et de la nature ou périr. Tout refus de jouer en commun, toute résistance au communisme qui est le mouvement interne de la société conduit nécessairement à des affrontements révolutionnaires. Depuis 1789, nous vivons cette époque accélérée des révolutions

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