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Politique, culture, éducation, formation pour un monde en mouvement et particulièrement informations sur la Chine - blog créé le 10 mai 2006

PROTECTIONNISME OU COOPÉRATION ?

PROTECTIONNISME OU COOPERATIONS ? 
NON F. RUFFIN LE PROTECTIONNISME NATIONALISTE N’EST PAS LA SOLUTION 

Le protectionnisme à la BARDELLA ou à la RUFFIN, une illusion dangereuse

 

Le protectionnisme peut séduire : fermer les frontières aux produits étrangers, relancer l’industrie nationale, préserver des emplois, renforcer la souveraineté économique. Ces arguments, repris aussi bien par une partie du patronat que par certains responsables politiques, semblent de bon sens. La dernière vidéo de Francois Ruffin ne manque pas de saveur où on entend ce député social-démocrate reprendre à son compte les propos d’un grand patronat chantre du protectionnisme Trumpien. Arrêtons nous sur les arguments de ces protectionnistes car ils relèvent en grande partie de l’illusion.

 

 

L’expérience américaine est révélatrice. La guerre commerciale lancée par Donald Trump contre la Chine avait pour objectif affiché de protéger l’économie nationale. En réalité, elle a entraîné une hausse des prix pour les consommateurs américains, particulièrement dans l’électronique, l’automobile et les biens de consommation courante. Cette inflation a frappé surtout les classes moyennes et populaires. Les représailles chinoises ont, de surcroît, porté un coup sévère à des secteurs exportateurs stratégiques comme l’agriculture, obligeant l’État fédéral à verser des milliards de subventions pour éviter l’effondrement de certaines filières. Autrement dit, le protectionnisme censé protéger a surtout fragilisé l’économie américaine.

 

 

Les effets trompeurs du protectionnisme en France

 

 

Si la France adoptait une stratégie protectionniste, les mêmes illusions risqueraient de se reproduire.
On pourrait croire à quelques bénéfices immédiats :
 • un soutien ponctuel à l’industrie nationale,
 • des relocalisations partielles dans certains secteurs stratégiques,
 • une réduction de la dépendance extérieure.

 

Mais ces gains apparents seraient vite annulés par des effets négatifs beaucoup plus lourds :
 • hausse des prix et perte de pouvoir d’achat pour les ménages,
 • recul de la compétitivité et de l’innovation faute de concurrence,
 • représailles commerciales sur nos exportations (vins, aéronautique, luxe, agroalimentaire),
 • isolement économique dans un cadre européen et international où la France ne peut agir seule.

 

En somme, les prétendus avantages du protectionnisme se révèlent illusoires dès que l’on en observe les conséquences réelles.

 

Pour une mondialisation de coopération

 

Plutôt que de céder aux sirènes d’un protectionnisme nationaliste qui oppose les économies entre elles, la France doit investir dans son industrie, former sa jeunesse aux technologies de pointe et s’inscrire dans une stratégie internationale de coopération comme le préconise le PCF même si ce dernier devrait à mon avis aller plus loin en proposant l’adhésion de la France aux BRICS.

 

Car la coopération c’est  ce que promeuvent aujourd’hui les BRICS : une mondialisation fondée sur des rapports gagnant-gagnant entre nations, une gouvernance mondiale plus équilibrée et des partenariats économiques mutuellement bénéfiques. Dans cette perspective, la véritable alternative au protectionnisme n’est pas la fermeture mais la construction d’un ordre économique mondial coopératif.

 

Les illusions du protectionnisme masquent des risques considérables. L’exemple américain démontre qu’il fragilise plus qu’il ne protège. Pour la France, le véritable choix n’est pas le repli mais une stratégie industrielle ambitieuse et une mondialisation réorientée vers la coopération.


En s’inscrivant dans la proposition d’une nouvelle gouvernance mondiale proposée par Xi-Jinping lors du sommet de l’OCS, la France pourrait développer des coopérations tout azimut fructueuses non seulement avec la Chine mais avec tout le sud global notamment l’Afrique et le Moyen-Orient. Elle doit donc se battre pour que le capital soit mobilisé massivement dans l’industrie nationale et l’éducation et en finir avec le libéralisme qui dilapide nos richesses et favorise l’accumulation privée de profits faramineux. C’est tout l’enjeu politique de reconstruire une gauche de transformation dont Ruffin est très très loin. 

 

Photo : F. RUFFIN qui reprend le discours protectionniste d’une partie du patronat, ça ne manque pas de saveur !

 

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