UN TEXTE IMPORTANT DE LAURENT BRUN RESPONSABLE DE LA CGT SUR LA MOBILISATION SOCIALE ET SES PERSPECTIVES POLITIQUES

UN TEXTE IMPORTANT DE LAURENT BRUN RESPONSABLE DE LA CGT SUR LA MOBILISATION SOCIALE ET SES PERSPECTIVES POLITIQUES

 « Tic, tac, tic, tac… l’échéance de l’#Ultimatum de l’#intersyndicale se rapproche !

Le Premier Ministre virtuel #Lecornu doit répondre aux revendications s’il ne veut pas immédiatement être censuré. C’est à la foi arithmétique, pragmatique et politique.

1) C’est arithmétique :
Le futur PM a besoin de 288 députés ne le censurant pas sur 575 pour survivre politiquement.

Il aura probablement le soutien de LREM (93 sièges). Ça fait léger !
Le RN censurera probablement car il compte sur une dissolution pour prendre le pouvoir (et aussi effacer en urgence les casseroles juridico financières qui lui chauffent les fesses) 124 sièges + 16 ciotistes. 

La droite compte 117 sièges.
La gauche #nfp compte 192 sièges. 
Les indépendants de Liot comptent 23 sièges.
Les non inscrits pèsent pour 10 sièges. 

Répondre aux revendications sociales pourrait (peut-être) lui permettre de ne pas être censuré par la gauche et par liot, ce qui représente 308 sièges au total, le compte est bon.

Courrire après la droite, donc après leurs lignes rouges libérales, même si liot le soutien également, cela ne fait que 233 députés, donc il saute. 
C’est pour cela qu’il drague le PS et ses 66 députés, ce qui l’amènerait à 299… mais avec seulement 12 défections, il saute aussi. C’est un scénario fragile.

La raison voudrait donc que Lecornu procède à la rupture qu’il annonce tant, et qu’il prépare un budget franchement à gauche. Mais évidemment, cela paraît peu crédible, tant l’extreme centre de Macron est fanatique sur sa politique de l’offre.

2) C’est pragmatique parce que l’orientation libérale de #Macron n’a produit aucun des effets positifs qu’il promettait. Pas de ruissèlement, les français se sont appauvris alors que la classe bourgeoise a capté l’intégralité des cadeaux fiscaux. Pas de développement des investissements, pas de relance de l’industrie, pas de rééquilibrage de la balance commerciale, etc. Pas vraiment surprenant, mais c’est un fait qu’il faut néanmoins rappeler sans cesse.

Il faut donc abandonner la politique de l’offre et passer à une politique planifiée de réponse aux besoins qui se fixe notamment pour objectif de dégonfler les profits pour regonfler les salaires, de sauver les services publics, de relancer l’industrie…

3) C’est politique parce que c’est ce que réclame la population à corps et à cri ! Les sondages sur la réforme des retraites ou sur la #taxezucman, le vote de la résolution proposée par le PCF a l’Assemblee, et bien sûr les grèves et les manifestations de ces dernières semaines exigent une réponse aux besoins sociaux du pays :
- abandon de la réforme des retraites de 2023,
- augmentation significative des salaires et des pensions, ainsi que des minima sociaux (RSA, AAH, etc)
- refonte de la fiscalité pour qu’elle soit plus juste (y compris baisse de la tva sur l’énergie),
- desetatisation du financement de la Sécurité Sociale, 
- sauvetage des services publics,
- politique de relance de l’industrie, à commencer par le sauvetage des entreprises en liquidation
- régularisation des travailleurs et travailleuses sans papier
…
Il y a de quoi faire.

L’ultimatum adressé par l’intersyndicale est une exigence dans ce sens. Une nouvelle date de grève et de manifestation a déjà été calée entre les confédérations si le Pm ne répond pas favorablement. Elle sera annonce à la fin de l’ultimatum. 

Mais un rapport de forces, ça se mesure.

Le 10/09, la #CGT recensait plus de 1000 appels à la #grève. Au final, étant donné les informations qui nous remontent tardivement, il y avait probablement entre 1000 et 1500 entreprises appelées à cesser le travail.

Le 18/09, la CGT évalue à plus de 2000 les appels à la greve. Beaucoup de fédérations n’ont pas remonté les informations mais à partir de celles qui l’ont fait, on évalue à plus du double le nombre d’appels. Donc probablement entre 2000 et 3000 au final.

C’est une belle progression qui montre l’ancrage du mouvement qui émerge.

2 remarques toutefois : nous sommes très désorganisés. Il faut que les syndicats reprennent l’automatisme de transmettre leur appel à la grève à leur fede et à leur UD, et en fin de journée, qu’ils transmettent leur évaluation du nombre de grévistes (comptage lors de l’âg, pointage des postes non tenus, extrapolation à partir des pourcentages de grévistes annoncés par l’entreprise… il y a plusieurs possibilités). Ce n’est pas une question de bureaucratie ou de tableur Excel. C’est un moyen de mesurer le rapport de force et un outil pour motiver les salariés à agir. 

Ensuite, 2000 ou 3000 appels, c’est bien, mais ce n’est pas encore suffisant. Il a 6000 entreprises grandes ou de taille intermédiaire en france, et plus de 140 000 Pme. Sans compter les services publics.
Le blocage de l’économie se fera par la grève mais il se fera surtout par le n’ombre d’entreprises touchées. 

Nous devons parvenir à ce qu’il y ait des appels à la grève dans la majorité des 6000 plus grandes entreprises et des services publics, et dans une partie des PME. 
Espérer obtenir un changement radical de politique économique en ne mettant pas la pression dans un nombre significatif d’entreprises est une escroquerie intellectuelle que les gauchistes tentent actuellement de faire avaler à tout le monde mais qui ne produira rien de positif.
Le problème n’est pas l’intersyndicale, même si nous sommes aussi en rapport de forces avec elle.

Le problème c’est de nous déployer largement pour renforcer notre nombre de syndiqués, renforcer le nombre d’appels à la grève, renforcer le nombre de grévistes et de manifestants. #BloquonsTout

Certains camarades pourraient trouver ça démotivant. C’est d’ailleurs pour cela que les gauchistes sont populaires, parce que leurs solutions simplistes séduisent : il est plus facile de se dire que c’est la faute de l’intersyndicale, que de se dire qu’il faut mobiliser 10 foi plus de salariés, quand on a déjà eu beaucoup de mal à mobiliser une partie de ses collègues. Mais soit on veut gagner, soit on veut se bercer d’illusions (et on deviendra aigri lorsqu’elles ne se réaliseront pas). 

La situation actuelle, l’ampleur du travail a fournir, ne sont pas démotivante. Au contraire, c’est très motivant parce qu’il faut voir le chemin déjà parcouru. 
Et il ne s’agit pas d’ATTENDRE que la majorité des entreprises soient mobilisées.
Grâce aux grèves qui ont déjà été construites dans leurs entreprises, les salariés vont obtenir des conquêtes dans ces entreprises : augmentations de salaire, embauches, amélioration de tel ou tel point sur les conditions de travail, etc.
C’est pour cela que nous appelons à déposer des cahiers revendicatifs à chaque journée d’action dans les entreprises et les services et à exiger des négociations de la part des employeurs. 

A l’échelle interpro, la suppression des 2 jours fériés a été abandonnée, et d’autres mesures le seront aussi (on parle de la enieme réforme du chômage qui pourrait être jetée à la poubelle et d’autres décisions que le gouvernement sera obligé de prendre). 

Donc la mobilisation, dès maintenant, est utile. Elle paye. 

Mais si nous voulons des réponses plus importantes à nos exigences sociales, il faut à la fois mobiliser dans l’entreprise, et se fixer un plan de parrainage pour aller voir les entreprises voisines et les gagner à la grève.
C’est exigeant, c’est fatigant, mais c’est la seule méthode sérieuse pour obtenir des conquêtes réelles.

L’ultimatum est fixé à mercredi. 
Si Lecornu ne répond pas, une date rapide de grève et de manif sera annoncée. 
Explosons le million de manifestants et les 2000 appels à la grève.
La dynamique de progrès de date en date foutra la trouille aux puissants et nous donnera un vrai rapport de forces.

Le budget de l’Etat et celui de la Sécu devraient être présentés et débattus en octobre, puis vote en novembre. 

Nous sommes au début d’un mouvement.
Soyons organisés, lucides, et déterminés.
C’est une chance historique de faire reculer les capitalistes et de mettre hors jeu l’extrême droite.

Mercredi soyons tous attentifs à la date qui sera annoncé et mettons nous immédiatement à la mobilisation.