Agressé violemment, un creillois meurt des suites de ses blessures

Jeudi 30 août, Eric Loppy, un creillois père de cinq enfants a été mortellement agressé lors d'une bagarre qui l'a opposé à plusieurs individus. Une première rixe avait éclaté le mercredi et il semblerait que c'est par vengeance qu'un deuxième affrontement très violent a eu lieu durant lequel Eric Loppy a reçu plusieurs coups de couteau. Trois frères du quartier Guynemer viennent de se présenter à la police pour se constituer prisonniers.

Nous pensons à la victime et à sa famille. Une famille plongée dans la douleur et qui a besoin d'être soutenue dans ces terribles circonstances quelles que soient les raisons qui ont conduit à ce drame. La situation exige que la violence ne se développe pas. C'est l'intérêt de tous les habitants, des jeunes, des familles, de toute la communauté des creillois.

Selon la presse qui a recueilli le témoignage d' habitants, la victime était une personne "sympa" qui était connue pour avoir créé son groupe de rap  il y a quelques années et qu'on avait vue dans le reportage de France 2 "Chroniques de la violence ordinaire".

 Nous ne pouvons nous résigner à ce que la violence l'emporte sur le dialogue. Une violence qui avait déjà endeuillé le quartier l'an dernier avec le meurtre de deux jeunes. Malgré une situation difficile des quartiers populaires, les efforts qu'entreprennent les habitants pour vivre ensemble dans le respect, la solidarité et le partage doivent être encouragés. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas accepter que les conflits se règlent  par une  violence qui mène à tant de souffrances, à la peine, à la mort. Tout cela nous renforce dans notre conviction qu'il faut développer la fraternité, le dialogue, la non-violence dans la résolution des conflits. 

De tels actes ne doivent pas être utilisés pour une fois de plus montrer du doigt les quartiers populaires et y installer pour seule réponse la répression qui n'a de sens sans les deux autres volets que sont la prévention et la dissuasion. Celles-ci  requièrent des moyens de police avec des agents de proximité qualifiés et mieux formés qui soient à l'écoute des citoyens, avec des missions de participation aux liens sociaux. Aujourd'hui un certain nombre d'habitants et de jeunes en particulier ont le sentiment que la police exerce davantage des missions de contrôle et d'interpellation mais qu'elle ne dispose pas des moyens, ni des directives issues d'une volonté politique d'être à l'écoute et de comprendre les causes des difficultés de la population pour engager un vrai travail de prévention et de dissuasion. Et ce serait également une erreur d'attendre tout de la police, qui ne peut à elle seule régler des problèmes qui relèvent d'une situation qui se dégrade à la vitesse grand V. Le chômage et la précarité,  la pauvreté et la misère qui en découlent, l'isolement des plus faibles, l'idéologie du chacun pour soi et du règne du plus fort, tout cela résulte du capitalisme et de ses promoteurs,  qui provoquent  une violence  sociale et quotidienne  insoutenable.  

C'est pourquoi rien n'est plus urgent que de combattre tout ce qui divise, tout ce qui promeut la violence, tout ce qui encourage que l'homme devienne un loup pour l'homme. Nous voulons une société fraternelle, cela dépend aussi de chacun de nous, de la responsabilité de chaque citoyen, de l'action et des luttes démocratiques que nous mènerons en ce sens. Parce que nous ne voulons plus jamais que nos quartiers, nos cités soient endeuillées par de tels actes criminels, parce que nous voulons que la vie, l'amitié, l'égalité l'emportent, parce que nous voulons une société  de justice  et de fraternité.