Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006
25 Octobre 2008
Le parti communiste français a abandonné la notion d'avant-garde révolutionnaire estimant qu'à notre époque les gens n'avaient plus
besoin d'une avant-garde et comme une génération spontanée s'organiseraient d'eux-mêmes pour transformer la société. Chacun peut constater qu'il n'en est rien : des millions de gens souffrent,
sont rejetés par le système, des millions de personnes sont en passe de l'être à travers toutes les couches de la population salariée qui représentent l'immense majorité de la
population. Même si il est possible que les citoyens s'organisent indépendemment des partis actuels qui sont de moins en moins reconnus comme utiles, je reste convaincu qu'il y a
besoin d'une rencontre entre la théorie révolutionnaire et tous ceux qui ont intérêt à dépasser le capitalisme pour construire une société radicalement nouvelle irriguée par une démocratie
exponentielle. C'est pour cette raison que je juge indispensable l'existence d'un parti communiste qui soit porteur de cette théorie se confrontant à l'exercice quotidien de la pratique.
La situation actuelle est une situation que je considère comme pré-révolutionnaire, car le capitalisme connaît une crise si forte qu'il ne peut assurer la stabilité et la régulation économique
et sociale dont il prétend être porteur, qu'il tente de résoudre sa crise sans pouvoir y parvenir car toutes les mesures prises par les dirigeants capitalistes alimentent et aggravent
la crise qui devient générale dans chaque pays et à l'échelle de la planète toute entière. Plus le capitalisme se développe et plus il appronfondit la contradiction inhérente à son
organisation entre le capital et le travail.
Ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est la réalité des faits actuels. Plus le capital va vers le capital et plus le taux de profit a tendance à s'affaiblir. Dans le capitalisme, c'est le chacun
pour soi, chaque capitaliste veut tirer le meilleur parti du capital qu'il a placé, mais quand le système est en crise, l'instabilité est telle que chacun se méfie davantage des autres et que les transactions financières ne peuvent plus s'opérer comme auparavant. Les
capitalistes attendent alors de l'Etat son intervention pour essayer de remettre de l'ordre dans l'anarchie qui a conduit à la crise et exige de lui de renflouer les pertes que les
capitalistes ont subis. L'Etat dirigé par des serviteurs du grand capital entreprend alors le sale boulot, il prend l'argent de la société, celui du travail, celui des gens pour
garantir les banques ou pour les renflouer en liquidités sous prétexte qu'il faut que les banques puissent prêter aux entreprises afin que ces dernières survivent. Or les banques ne prêtent
que si elles sont certaines que cela leur rapporte et pour s'en assurer elles haussent les taux d'intérêts. La dette des uns et des autres est une nouvelle aubaine pour les banques capitalistes
mais pas pour ceux ceux qui ont emprunté : particuliers, entreprises, pouvoirs publics. Pour toute la société cela se traduit dès lors par un endettement énorme qui se traduit par une
surexploitation des gens : hausses des taxes et impôts, blocage des salaires et de toutes les prestations avec risque même de réduction générale des revenus, augmentation des heures
supplémentaires non payés ou obligatoires, suppression des services publics, insuffisance du crédit à l'investissement, multiplication des faillites d'entreprises, croissance forte du
chômage et de la précarité etc...
Cette phase est celle que nous risquons de connaître prochainement avec une violence telle que des millions de gens qui ne
pensaient pas socialement régresser ou se retrouver dans la pauvreté vont rapidement connaître des situations dramatiques.
Tant que ces millions de gens penseront que les partis et les politiciens actuels peuvent apporter des réponses à cette crise, la révolution ne restera qu'une hypothèse. Mais ils vont
vérifier dans les prochains mois que la majorité de ces organisations et leurs dirigeants ne sont que des instruments dans les mains du capitalisme pour faire perdurer le système. Ils le
vérifieront par les luttes qui prendront certainement une ampleur importante et dans lesquelles la question du pouvoir devra être posée : c'est à dire "que décider et qui doit décider ? ".
De plus en plus de citoyens vont s'intéresser aux questions économiques, sociales et politiques par ce que les hommes politiques actuels et les partis traditionnels seront dans l'incapacité de
leur apporter des réponses satisfaisantes.
Déjà grandit l'idée dans les entreprises et les quartiers que les capitalistes ont joué avec l'argent de la société et l'ont gâché dans des opérations spéculatives. Demain face
aux licenciements massifs qui vont toucher toute la société et non seulement quelques secteurs, des millions de gens qui connaissent le travail , qui participent au fonctionnement des entreprises
vont commencer à demander des comptes aux capitalistes et aux dirigeants politiques qu'ils soient de droite ou de gauche. Les circonstances permettront des débats publics auxquels
participeront des gens qui jusqu'ici n'osaient pas ou ne voyaient pas l'intrêt d'y participer. Si les gens s'organisent de façon conséquente ils pourront interpeller les
responsables de la crise et leurs personnels serviles : chacun des dirigeants actuels tant politique qu'économique devra s'expliquer sur les choix qu'il a fait, qu'il entreprend et qu'il compte
entreprendre. Chaque responsable sera jugé sur ses actes et non plus sur ses paroles ni à partir de la propagande à laquelle se prête la plupart des médias de la grande bourgeoisie.
La participation active des gens à la vie politique n'aura rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd'hui : il n'est pas exclu que les mouvements de colère et de révolte seront
certainement très durs, la répression aussi car les capitalistes et leur pouvoir vont l' exercer sans pitié, et surtout avec des provocations pour que la colère débouche sur des violences
qui risqueront de se retourner contre le peuple lui-même. Cependant les révolutionnaires, les éléments les plus conscients de la transformation doivent veiller à former de nouveaux leaders et
responsables politiques qui seront élus par les gens pour défendre leurs intérêts et les aider à s'organiser. Il est indispensable que ces hommes, ces femmes et ces jeunes non seulement
soient issus des entreprises et des quartiers populaires, qu'ils portent les valeurs de la classe ouvrière, mais qu'ils soient des exemples pour la vie démocratique : ce sont des
gens qui refusent les méthodes manipulatrices, qui veillent en permamence à informer les citoyens, qui déjouent les vieilles manoeuvres de récupération des politiciens, ces nouveaux
leaders doivent être des personnes honnêtes, totalement indépendantes de la maffia capitaliste ou des magouilles locales avec des trafiquants de tout poil, reconnus par les
citoyens comme des gens droits et dévoués à la cause du peuple, ils doivent permettre au mouvement de prendre conscience de lui-même, de ses atouts et de ses faiblesses, afin d'avancer
dans la conquête du nouveau pouvoir démocratique. Dans un tel mouvement, les élections des représentants des citoyens devront régulièrement être organisées avec des dispositions qui
permettront aussi la révocation des élus si ces derniers n'accomplissent pas leur mandat. Car en définitive ce sont les citoyens qui doivent décider. En permanence la conquête
démocratique du pouvoir devra être l'objet d'un débat ouvert avec tous les protagonistes et surtout d'une organisation rigoureuse dans laquelle se retrouve les plus larges masses de
citoyens.
Les années à venir peuvent s'ouvrir sur un mouvement historique tel qu'une révolution démocratique jamais vue dans l'histoire pourra surmonter la crise actuelle et permettre de construire une
civilisation fondée sur le développement des êtres humains. Sans cette révolution, la crise capitaliste affectera durablement les éléments essentiels de la civilisation avec une plongée de
l'Humanité dans une barbarie elle-même inédite, où une caste mondiale de puissants exercera la violence de classe et le contrôle des gens qui risqueraient de devenir des esclaves soumis
à un cyber-monde totalement déshumanisé.
Voir le profil de Jean-Paul Legrand sur le portail Overblog