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Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006

Où allons-nous ?

Devenons des millions à décider de l’avenir !


La crise du capitalisme secoue le monde. Notre pays n’est pas épargné. La catastrophe des licenciements, des fermetures d’entreprises, de la paupérisation d’une partie de plus en plus importante de la population vient détruire les certitudes bien établies de millions de gens.


 Le capitalisme n’est pas l’eldorado promis, il ne l’a jamais été. Il est le système qui en exploitant de façon privée le travail de plus en plus socialisé de millions d’hommes réalise une accumulation de capital jamais connue dans l’histoire de l’Humanité. La masse de capital accumulée est telle qu’elle ne peut être rentabilisée du point de vue capitaliste que par un accroissement de cette exploitation. Cependant cette augmentation de l’exploitation entre en contradiction avec la nécessité de socialiser de plus en plus la production en formant les hommes, en finançant la recherche, en investissant. Les coûts dans la production deviennent plus élevés que dans l’accumulation financière. La production n’offrant plus des taux de rentabilité suffisant, le capital s’est financiarisé et est devenu de plus en plus un capital utilisé sous la forme argent comme un instrument d’usure. Les capitalistes ont choisi la bourse, les placements financiers, les opérations spéculatives plutôt que les salaires, la formation, l’emploi et l’investissement. Tout cela a conduit à la crise que nous connaissons, qui était inéluctable car elle est intrinsèque au capitalisme lui-même.

 Du point de vue politique la classe capitaliste qui détient le pouvoir est prête aux pires violences, guerres, crimes et assassinats pourvu que la rentabilité du capital soit assurée . Les idées dominantes sont celles de ce système : elles le proclament comme éternel, comme la fin de l’histoire, elles nous racontent une histoire invraisemblable du point de vue de l’évolution historique qui pourrait se résumer ainsi « hors du capitalisme, il n’y aurait rien, plus rien ». Pour preuve toutes les tentatives d’en sortir ont échoué. Ce que ne dit pas l’idéologie dominante c’est que pour passer d’un système d’organisation sociale à un autre, les choses ne se font pas automatiquement. L’histoire c’est du concret, c’est douloureux, c’est tragique. L’histoire c’est l’affrontement violent entre des intérêts antagoniques, totalement inconciliables. Et nous sommes dans l’un des pics historiques à la veille d’une transition d’un mode de production vers un autre. Car l’histoire ne s’arrête pas avec le capitalisme. Au contraire elle se déroule depuis des millénaires dans le contexte d’une lutte de classe, et les tentatives de changer de société qui échouent sont les expériences historiques des dominés à devenir dominants. Aucun mode de production n’est passé à un autre mode sans conflit, sans contradiction, sans lutte entre les classes sociales.


Personne ne peut prédire l’avenir. Mais chacun peut essayer de le prévoir. En émettant des hypothèses. En se questionnant. Les réponses ne viendront pas des spéculations des uns et des autres mais de l’action de chacun dans la défense de ses intérêts de classe. Seule l’action donnera des clefs pour comprendre ce qu’il appartient à chaque individu d’entreprendre. L’action politique prend dans les circonstances actuelles une singulière importance. Chacun pressent qu’il va se passer quelque chose. Mais il faut le redire ici, le meilleur moyen de ne pas être happé par le courant inexorable du mouvement historique c’est certainement d’en devenir acteur. C’est pourquoi je prône l’autogestion de la lutte politique. J’appelle au renversement de l’ordre capitaliste qui est en définitive le désordre criminel qui règne sur notre planète. C’est pourquoi j’appelle mes concitoyens à n’accorder aucune confiance aux partis ou institutions politiques qui prétendent changer la vie et le monde à leur place. La situation peut ouvrir des possibilités immenses de transformer la société. Il ne s’agit pas de contester puis de s’en remettre aux politiciens. Il s’agit de devenir nous-mêmes les décideurs de la société, collectivement, démocratiquement et d’abord en exigeant notre droit de décider dans les assemblées élues, dans les conseils d’administrations, dans les lieux où se prennent sans nous consulter les décisions sur notre avenir. Nicolas Sarkozy et le grand patronat peuvent craindre la préparation de cette immense révolution. Les travailleurs, les retraités, les jeunes, ceux qui chaque jour craignent pour l’avenir de leur famille, peuvent se préparer à devenir la grande force qui balaiera le capitalisme qui est la cause de leurs souffrances. Des événements importants vont conduire des millions de gens à devenir ceux qui décident à la place de la petite poignée de responsables de la crise qui dominent le monde et notre pays. Déjà en Islande, en Grèce, ,au Venezuela, en Bolivie, et ailleurs des peuples entiers commencent à prendre leur destin en main et ils n'ont demandé la permission à personne, surtout pas à ceux qui prétendent être les maîtres du monde et qui ont plongé l'Humanité dans le désastre. Personne ne peut prédire l’avenir, mais chacun peut essayer par son action de le construire.

Jean-Paul LEGRAND

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