Oise : les élus UMP malmenés à Clairoix
La présence des élus UMP du Conseil Régional venus soutenir les manifestants a été mal perçue lundi.
"Jetez-là sur la voie ! " L'accueil réservé par les salariés de Continental Clairoix aux élus régionaux du groupe Aimer la Picardie (UMP,
Nouveau Centre et apparentés) n'a pas été des plus courtois lundi 16 mars. Cette petite phrase lancée à Claude du Granrut au passage du train Compiègne-Paris résume la colère du millier
de travailleurs laissés sur le carreau par la direction de l'usine Continental. Partie quelques minutes plus tôt Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente du Groupe avait essuyé
les paroles virulentes d'une partie du personnel en grève : "Qu'est-ce qu'elle fout là, la blonde ?", lançait dépité un salarié en grève.
Une loi contre le licenciement dans les entreprises qui font des bénéfices
Malgré la volonté de dialogue du maire de Beauvais, les élus UMP ont dû battre en retraite. Seuls restaient quelques élus communistes ou apparentés, comme
l'adjoint au maire de Creil, Jean-Paul Legrand : "j'ai dit à Caroline Cayeux qu'il était indispensable, si elle voulait faire quelque chose pour
Continental, d'intervenir auprès des parlementaires pour qu'il y ait une loi qui soit votée dans les jours qui viennent ; une loi contre le licenciement dans les entreprises qui
génèrent des bénéfices."
Pour les 1200 salariés de l'équipementier automobile Continental, la lutte continue. Il y a une semaine, ils apprenaient que la direction allait fermer l'entreprise pour
mars 2010. "J'ai bossé plus de dix ans comme Interimaire. Avec ma femme, on vient d'acheter une maison il y a deux ans, comment je vais faire
maintenant ? Et les anciens, ceux qui ont 30 ans de boîte, comment vont-ils trouver du boulot ?",s'inquiétait un quadragénaire dans la foule.