Tunisie : recueillement et colère

Recueillement et poursuite du combat révolutionnaire

Alors que des centaines de milliers de Tunisiens se sont recueillis à la mémoire de leurs martyrs, la colère persiste contre le gouvernement avec l'exigence du départ des ministres qui sont issus de l'ancien régime. Des fonctionnaires  du gouvernement pour manifester leur désaccord avec les dirigeants ont jeté par les fenêtres les portraits officiels du dictateur qui étaient encore accrochés dans leur bureau. Face à la mobilisation populaire, certains policiers feraient acte de repentance en demandant le pardon pensant peut-être qu'ainsi ils éviteront de s'expliquer devant un tribunal. Selon de nombreux témoignages, partout en Tunisie, les gens sont immensément heureux de pouvoir parler, donner leur opinion, partager, se retrouver sans la crainte d'être arrêté arbitrairement. Les citoyens s'organisent pour la sécurité  afin d'éviter la vengeance des milices de Ben Ali. Le premier ministre dans une interview télévisée a fait un certain nombre de promesses dont l'abrogation des lois anti-démocratiques, et s'est engagé à quitter le pouvoir après la période de transition qui devrait permettre la préparation d'élections dans 6 mois. Il y a à peine plus de 7 jours cet homme était le chef du gouvernement de la dictature Ben Ali,  il a essayé de se disculper en déclarant que lui aussi comme n'importe quel autre citoyen tunisien avait  peur sous le régime de Ben Ali. Mais faut-il rappeler à ce Monsieur que c'est son gouvernement sous Ben Ali qui a ordonné de tirer sur les gens pour les tuer. L'ONU a chiffré à une centaine de morts le massacre ordonné par Ben Ali et le gouvernement. On comprend qu'il y a une colère qui puisse fortement s'exprimer face au sentiment que le gouvernement actuel n'est pas du tout à l'image de la volonté populaire.