Marx, Sarkozy et les autres...
par Jean-Paul Legrand
Bien des caricatures de Marx et de son oeuvre ont été entreprises pour dénaturer la portée profonde de la pensée de ce grand intellectuel et homme
d'action. Il est donc salutaire pour qui essaie de comprendre cette oeuvre d'aller à la source et de lire Marx. Cela est d'autant plus nécessaire que ce que nous dit ce penseur de génie
trouve plus qu'un écho dans notre présente réalité : son analyse du capitalisme dans son mouvement contradictoire se vérifie totalement ici et maintenant dans les événements
historiques que nous sommes en train de vivre.
Je ne reviens pas sur l'éclatante vérité qui est celle de la baisse tendancielle du taux de profit à laquelle nous assistons et qui conduit à l'anarchie
actuelle d'un capitalisme qui n'est pas devenu fou mais qui tente désespérément par tous les moyens de sauver les meubles d'une domination mise à mal. Ainsi le montre
la pitoyable image d'un président de la République enflé de sa ridicule suffisance admonestant dans une futile agitation médiatique des banquiers tous imprégnés et
convaincus de leurs bons droits de capitalistes : poursuivre la logique du capital, faire du fric coûte que coûte ! Non M. Sarkozy, le capitalisme ne se régule pas, les logiques
qu'avec vos amis des grandes puissances avez vous mêmes allumées tels des pyromanes se répandent en traînée de poudre sur la planète. Le feu est là et vos ridicules
gesticulations d'arlequins du capital n'y feront rien.
Plus les jours passent, plus la vérité crue du capitalisme se révèle au grand jour : les grandes masses de travailleurs, de salariés qui s'échinent au
quotidien ne sont là que pour engraisser l'ogre de la finance mondiale et le prix à payer pour ces premiers soubressauts de la crise s'annonce très élévé.
Les politiciens de tous poils peuvent s'inquiéter, ils ont soufflé sur les flammes guidés par l'idéologie de la libre concurrence et du libéralisme échevelé. Et les
mêmes qui il y a peu encore ont loué les bienfaits du capitalisme se transforment aujourd'hui en sévères pourfendeurs du libéralisme.
La comédie n'a que trop duré. Le peuple bon public jusqu'ici, trop bon même, va certainement entrer en scène et dans un sursaut de lucidité se remémorera
certainement ce qu'est "La lutte des classes !". Ni une lubie marxiste, ni un cri de guerre de minorités agissantes, mais tout simplement la réalité têtue de l'Histoire.
Alors l'appel vibrant de Karl Marx qui clôt son manifeste, ce magnifique "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous" va sans nul doute connaître dans un proche
futur la réponse qu'il mérite : l'entrée dans l'Histoire de la multitude planétaire, de milliards d'individus exploités qui décideront enfin d'en finir avec le capitalisme !