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Politique, culture, éducation, formation pour la vie démocratique - blog créé le 10 mai 2006

Rassembler


Réflexions sur les élections régionales :
identité et unité des communistes !
 
par Jean-Paul LEGRAND
militant de la cellule de Creil du PCF
Maire-Adjoint de Creil



 

 

Concernant les futures échéances régionales,  les communistes seront consultés  prochainement. Il nous faut favoriser l'expression du maximum d'adhérents. Que celle-ci soit formalisée au sein de compte rendus et portée à la connaissance de l'ensemble du parti.  Cependant est-il prévu que les élus communistes  sortants du conseil régional de  Picardie présentent un bilan d’activité aux communistes et à la population ? Ce bilan sera-t-il débattu avec les gens ? Par exemple il serait important de connaître quelles ont été les interventions des conseillers régionaux communistes sortants en faveur de l’emploi et en soutien aux luttes des travailleurs notamment dans la dernière période qui a connu une avalanche de mauvais coups. Il y a en permamence la problématique posée à l'ensemble des élus communistes  : comment gérer sans tomber dans la collaboration de classe, sans accompagner la politique du capital d'autant  que le Parti a été beaucoup affaibli ces dernières années, cette problématique essentielle est posée à l'ensemble des élus régionaux car on ne peut pas dire que la majorité des régions conduites par le PS en collaboration avec des élus communistes soient devenues des pôles non seulement de résistance mais aussi de luttes pour la transformation sociale. Par exemple, des élus communistes régionaux  qui participent à l'éxécutif ont fait savoir qu'ils ont proposé qu'un contrôle des fonds publics versés aux entreprises soient entrepris mais se sont vus opposer un refus de la part du Président socialiste de la Région sous prétexte qu'il ne fallait pas inquiéter les patrons en raison de la crise. Cela n'est pas étonnant de la part des socialistes mais n'est-il pas de la responsabilité des élus communistes avec le parti d'alerter les gens, les salariés et de les mobiliser et de refuser l'orientation du Président Gewerc sur une question aussi cruciale.  On ne peut pas être solidaire d'une telle orientation qui accompagne le capital. Et c'est le mérite de Maxime Gremetz de l'avoir dénoncée dès le début du mandat régional quelque soit par ailleurs les appréciations que les uns et les autres peuvent porter sur notre camarade. Les 6 mois à venir peuvent être l'objet d'une belle et grande campagne offensive des communistes qui redonne espoir aux gens. Dans notre région,  n’ y a –t-il pas urgence à engager un vaste débat populaire avec l'ensemble de la force communiste sans aucune exclusive alors que toutes les forces politiques se positionnent, que la droite confortée par la division à gauche est à l’offensive, que le PS amorce une  crise sans précédent accentuée par le rôle des Verts qui annoncent leur décision de présenter une liste en Picardie et surtout que la situation devient insupportable pour des millions de gens tout particulièrement en Picardie frappée très durement par les fermetures d'entreprises ?

 

Ne devons nous pas agir pour que les communistes de la Région  dans leur diversité se mobilisent en faveur d’une liste de combat, une liste communiste largement ouverte à des travailleurs et des élus engagés dans les luttes et qui porte les couleurs du progrès et du communisme c'est-à-dire de la démocratie poussée au plus loin, étendue à toutes les sphères de la société. Une liste qui se présente libérée d'une conception politicienne et trop vécue à gauche qui est celle d'alliances en dehors du mouvement populaire. Une liste de colère et d'espoir constructive qui montre que le communisme c'est l' alternative au capitalisme, se démarquant de la gestion social-démocrate des régions qui dans l’ensemble est une gestion d’accompagnement de la crise et non de lutte contre le capitalisme.

Parce que n’en déplaise aux politiciens de tout poil, le communisme c’est ce grand mouvement que l’on doit préparer et qui se donne comme objectif la démocratie dans laquelle chaque individu s’implique, où chacun a le droit réel à l’information et à la formation, le droit de diriger les affaires de la cité, de l’entreprise, et du pays. Le communisme c’est la mise en commun des intelligences dans la coopération pour résoudre les problèmes posés à la société. Le communisme c'est redonner du sens au travail qui ne doit pas être vu sous l'angle d'une marchandise mais sous celui de son utilité sociale ! Le communisme c’est la lutte permanente contre l’égoïsme, l’avidité et l’adoration du pouvoir, c’est le don de soi pour le bien de la société, pour l’intérêt général.

Aujourd’hui affirmer l'identité communiste, en pleine crise du système capitaliste, c'est affirmer le refus sans concession aucune de ce qui réduit l’homme à une marchandise, à une variable d’ajustement, à un coût. Quand  des salariés qui luttent obtiennent des primes de licenciements plus élevées que ce que les patrons avaient prévu, c’est la preuve que la lutte paie. Mais en rester là ce serait admettre que seul les capitalistes doivent avoir  le pouvoir et peuvent décider. Or la question centrale est celle de qui doit décider et qui doit posséder l’entreprise ? Le communisme pose la question de l’autogestion et de la propriété sociale, il est en cela une réponse de civilisation. Le communisme de notre temps c'est poser ces questions dès maintenant au coeur des luttes, ce n'est pas seulement élaborer des propositions économiques c'est surtout qu'elles soient construites et  portées par les gens eux-mêmes afin qu'ils deviennent les acteurs de la transformation.

Nous sommes au seuil de choix cruciaux : ou bien élever la civilisation vers plus d’humanité ou bien subir les  nouvelles dominations d’un capitalisme à l’agonie qui risque de plonger le monde dans une techno –barbarie. A refuser de regarder la réalité en face, les politiciens continuent leurs petits jeux  de partage du pouvoir faisant comme si le monde était toujours le même, comme si la crise que nous vivons n’était que passagère. Mais ce sont  des centaines d'entreprises en Picardie qui vont fermer ou sont menacées, avec des milliers de gens dont la vie va basculer vers un le monde de la précarité, du chômage, de souffrances pour eux et leurs familles. Ces gens en ont assez des pratiques politiciennes, ils ont besoin d'espoir et donc de compréhension théorique liée à une pratique de solidarité agissante. Pas d'un catalogue de propositions économiques même si il ne faut pas négliger d'avancer celles-ci mais encore devons nous le faire dans le concret des situations, au sein des luttes et non de façon indifférenciée sans tenir compte de la spécificité des situations. Car c'est dans la pratique des luttes que les propositions théoriques prennent du sens. Plus les communistes s’éloigneront des pratiques malsaines et des discours convenus de l'établishment politique, plus ils exerceront leur esprit critique, plus ils se formeront à comprendre l'évolution réelle du capitalisme et non ce qu'en dit la télévision ou la majorité des organisations politiques, plus ils seront utiles et en capacité d’agir avec tous ceux qui refusent le système qui les écrase. C'est de cette façon qu'ils sont et seront porteurs d'espoir. De cet espoir qui manque tant et qui est tant attendu par les gens !

 Car les élections doivent servir la lutte pour l’émancipation, pas les intérêts des politiciens et d’un système qui n’a  pour objectif que de maintenir le peuple dans une soumission au capital.

Soyons donc audacieux, débattons, le PCF doit il se dissoudre dans des alliances électorales ou s’affirmer comme force révolutionnaire dans une crise dont les effets dévastateurs vont bousculer totalement la société et y compris les anciens schémas politiques, en particulier au sein d’une crise sans précédent de la gauche ? Quelles orientations économiques régionales et quelle politique économique doit-on entreprendre pour le développement de la Picardie ? Quelles institutions démocratiques doit-on inventer pour donner plus de pouvoir aux forces du travail et de la création ?

Certains ont cru pouvoir parler de « Front de gauche » pour les régionales. Si il s'agit d'alliances électoralistes, je n'en suis pas. On connaît le risque d'une telle démarche, les places se faisant très chères pour être candidat sur des listes du parti socialiste vu la probabilité que ce parti perde beaucoup de sièges, certains politiciens de "gauche" vont essayer de se recycler  sur des listes "Front de gauche" pour appliquer les mêmes recettes social-démocrates qu'ils ont toujours mises en oeuvre. Il faut être lucide sur ce genre de manoeuvre et on connaît la ficelle, justement il ne faut pas manger de ce pain-là ! Le PS paie ses positions démagogiques et les gens sont de plus en plus lucides sur cette gauche mollasse qui fait en définitive le jeu du capital. Ce n'est pas le moment pour les communistes de venir au secours d'un PS qui va payer son social-libéralisme. Ce serait une profonde erreur stratégique qui ne s'expliquerait que par des positions politiciennes de tentative de sauvetage de postes d'élus régionaux au détriment des principes, de nos principes communistes et  je ne désespère pas des militants qui sont très nombreux à vouloir affirmer notre identité et qui savent que c'est là la voie à suivre pour l'avenir.

 

Car nous pouvons gagner cette région, devenir la première force à gauche, si nous présentons une liste communiste de large ouverture et de rassemblement sur des bases de lutte anti-capitaliste résolue et de propositions constructives.

Oui nous sommes ouverts mais pas pour des combinaisons politiciennes qui ne peuvent créer que des illusions. Oui nous sommes ouverts à tous ceux qui n’ont pas été corrompus par le système politique et qui veulent sincèrement la transformation de la société, c’est cela l’ouverture communiste, celle qui privilégie les forces de lutte dans leur plus totale diversité. Car  ce qui compte c’est d’abord et avant tout le mouvement populaire et ses capacités à intervenir. Cela doit être la préoccupation majeure des communistes quand il y a une élection. Le mot d’ordre du communisme c’est aussi : assez des manoeuvres électorales qui aboutissent à l’abstention et à l’écoeurement des citoyens, priorité à la démocratie du peuple, pour le peuple, par le peuple ! Pour cela c’est aux gens de décider des questions à débattre, pas aux machines électorales et aux médias qui utilisent des armes idéologiques afin que le peuple ne débatte pas des causes de la crise et de son alternative communiste.

Cessons d'être sous l'emprise idéologique de la bourgeoisie, le capitalisme est en grande difficulté, la bataille des idées est fondamentale pour mobiliser les gens sur un projet véritablement révolutionnaire qui place l'autogestion au coeur de notre démarche, pas sur des montages de petite envergure et des manoeuvres électoralistes.

 

 Pour cela le parti communiste a une grande responsabilité pour que dès maintenant on crée les conditions de multiples rencontres dans les quartiers, dans les entreprises non pour débattre des élections régionales en elles-mêmes , mais de comment ces élections pourront être aussi un moment de la lutte pour combattre le capitalisme et construire une autre société. Ainsi, quelle différence entre le débat démocratique  sur le projet de constitution européenne en 2005 et l’absence de démocratie dans la campagne des européennes de 2009 ! En quoi la campagne des régionales pourra favoriser le développement d’un mouvement populaire transformateur ? A Creil nous envisageons d'aller à la rencontre des habitants et de débattre avec eux de nos propositions constructives autour de notre projet de port fluvial , de développement d'une plate forme de transports des marchandises, axé sur les atouts historiques que sont notamment notre rivière Oise et le rail dans cette agglomération.

 

Un mouvement populaire majoritaire ne se construit pas sur du vide, il faut travailler à un contenu résolument anti-capitaliste c'est-à-dire à un contenu communiste sous peine d’entrainer les gens dans de graves impasses comme nous l’avons vécu ces dernières décennies. Oui il faut faire front mais commençons déjà par rassembler tous les communistes en Picardie sans exclusive aucune afin de surmonter les divisions actuelles. Ainsi je ne partage pas l'idée qu'il faudrait accepter la division des élus communistes au niveau régional et je n'admets pas l'ostracisme exercé par certains à l'égard de notre député communiste, Maxime Gremetz sans lequel il ne me semble pas concevable de rassembler toute la force communiste afin que celle ci à son tour rassemble les Picards et permette que l'on gagne cette région, qu'on l'ancre efficacement et durablement à gauche avec une présidence communiste. Car cela est possible vu la configuration à gauche, le fait que les Verts présenteront leur liste, que le PS se retrouvera en grandes difficultés. Il faut y croire, le PCF peut convaincre et rassembler très largement les Picards, mais au diable les divisions, cessons les polémiques dans la famille communiste, rassemblons nous ! 

 

J'ai écouté attentivement les militants de l'Oise lors de l'assemblée   de rentrée le 3 septembre à Montataire. Une forte volonté unitaire s'est exprimée notamment en direction de nos camarades "Communistes en Somme". Je pense qu'ils y seront sensibles et j'espère que nous allons tous ensemble contribuer à l'unité. Cela est une bonne chose, c'est la voie de l'unité,de la mobilisation,  la voie du succès. Pour cela il est important que les militants communistes se préoccupent de ces questions dès maintenant et il est primordial qu'ils le fassent en lien direct avec la population, qu’ils soient exigeants quant au bilan des élus sortants, quant au programme régional, quant à l’idéal pour lequel nous combattons, quant à l’unité des communistes.

 

Jean-Paul LEGRAND

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