Crise de la droite, crise de la gauche, autonomie populaire
Des millions de gens ont décidé de s'engager dans un combat qui touche au coeur même de l'exploitation capitaliste : la remise en cause d'une
des plus grandes conquêtes sociales de notre pays, la retraite solidaire par répartition.
Sortir de la pensée unique de la droite capitaliste mais aussi de la pensée unique d'une gauche à bout de souffle complètement intégrée au
système, construire dans les luttes les moyens d'organiser un mouvement populaire autonome de cette gauche politicienne, un mouvement qui s'organise
démocratiquement pour mettre en cause le système et se préparer à le renverser peut sembler utopique pour certains, en particulier pour ceux qui sont davantage enfermés dans leurs
partis politiques qu'avec les gens.
Pourtant pour les militants de Colère et Espoir, pour les élus communistes de Creil, il y a dans notre peuple, dans la classe laborieuse dans sa
diversité beaucoup de potentialités et d'énergies qui à l'occasion des luttes en cours peuvent être à la base d'un mouvement d'ampleur qui se donne l'objectif de construire une société où ce
sont les travailleurs qui en deviennent les dirigeants.
Le mouvement de masse peut et doit s'amplifier davantage. Pour cela il est nécessaire d'analyser ce qui travaille la société : des
contradictions explosives dans les entreprises, dans les quartiers populaires, dans le personnel politique, dans l'ensemble de la société et dans la classe dirigeante elle-même qui ne sait
plus comment faire accepter l'inacceptable. Cette classe doit impérativement sauver son système, cela passe par la destruction rapide de tout ce qui s'oppose à la rentabilité du capital, elle est
prête à la violence et à la barbarie pour cela. Oublier les leçons de l'histoire serait dramatique pour le mouvement populaire. La seule façon d'avancer est le développement de la démocratie dans
les luttes, l'auto-gestion des actions décidées par les gens eux-mêmes, l'autonomie politique du peuple, la rencontre entre les salariés et les autres catégories non capitalistes du peuple pour
bâtir un projet de société solidaire et humaine, se libérant des diktats du fric et d'une classe numériquement minoritaire ne représentant que 3% de la population mais possédant les
entreprises et les banques et tenant les leviers de l'appareil d'Etat.
Sans cela ce sont des siècles de civilisation qui vont être anéantis à la vitesse grand V. Oui l'urgence est de s'engager dans le combat pour
libérer la société de la destruction capitaliste en cours : il en va de notre avenir et de celui des futures générations.